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                            LA FOIRE AUX IMMONDICES

     

             « Chie, disait ma grand-mère, ça te videra la tête ! »

     

             Ils ont remis ça. L’affaire Polanski, qui commençait à s’essouffler, a fait place à l’affaire Mitterrand. Et la toile s’est couverte d’une nouvelle diarrhée virtuelle... Les commentaires des internautes sentent la culotte sale. Ce n’est pas nouveau, me direz-vous. En a-t-on fait, jadis, des gorges chaudes, devant l’imbécilité du courrier des lecteurs de « Télé 7 jours » (entre autres) ! Le problème, c’est qu’avec Internet, ce mode d’expression s’est généralisé jusqu’à devenir un raz-de-marée putride. Il y a un peu plus d’un an « l’affaire Siné » déclenchait ainsi l’ire de ceux qui en avaient vaguement entendu parler et tenaient mordicus à exprimer leurs opinions. En fait d’opinions, il s’agissait plutôt d’accusations sans fondement, d’affirmations mensongères, d’insultes gratuites, éructées sous le couvert de l’anonymat.

             Qu’est-ce qui peut pousser des individus, par ailleurs parfaitement normaux, à s’ériger ainsi en juges, voire en bourreaux ? La jalousie ? La frustration ? Les préjugés ? Un sens moral mal digéré ? Je me suis longtemps posé la question, jusqu’à ce que je réalise qu’il s’agissait d’un réflexe pavlovien. Deux mots-clés, dont les journalistes usent à tort et à travers, déclenchent ce réflexe : « antisémite » et « pédophile ». Faites l’essai, vous verrez. Accolez l’une de ces épithètes à n’importe quel nom d’homme ou de femme célèbre et, en un temps record, la personne en question se retrouvera en butte à la vindicte populaire. On la taxera — sans la connaître — de nazi ou de révisionniste, on la  comparera à Dutroux ou à Fourniret, et l’on réclamera sa tête à corps et à cris. 

             Combien, parmi ces redresseurs de torts, ont lu le livre de Polanski ou regardé le documentaire de Marina Zénovich ? Combien ont lu « La mauvaise vie » de Frédéric Mitterrand (et non des bribes retirées de leur contexte) avant d’emboiter le pas à Marine Le Pen ? Aucun ? Alors, par pitié, vos gueules, les cons !

     


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                             Le cauchemar américain

     

              Il n’y a pas que les cigarettes qui sont prohibées aux Etats-Unis ; les pipes aussi !

     

             «  Ah, le rêve américain... soupire mémé Georgette. Quel cauchemar, parfois !

             — Pourquoi tu dis ça, mémé ?

             — Tu imagines un pays où les citoyens sont fichés à vie pour une petite pipe, toi ?

             — Une pipe qu’on fume ?

             —  Non, qu’on taille. C’est le « crime » commis il y a 13 ans par Wendy Whitaker, alors agée de 17 ans, avec son petit ami qui en avait presque 16.

             — La loi interdit ce genre de truc ?

             — En Georgie, oui. Bilan : un an de prison ferme, cinq avec sursis, et inscription sous l’infamant label « sodomy » (!) au registre des délinquants sexuels, consultable par n’importe qui sur Internet, avec nom, adresse, photo, etc. Autant dire une vie gâchée...

             — Non mais je rêve !

             — Et ce n’est pas le pire : la malheureuse, aujourd’hui âgée de  29 ans, n’a pas le droit de travailler ni d’habiter à moins de 300 m d’un endroit susceptible d’accueillir des enfants : école, piscine, jardin public, bibliothèque... Avec son mari, ils ont  dû revendre leur appartement — qui, pourtant, répondait à tous ces paramètres — parce que l’église du quartier, qui se trouvait à 200 m, avait des moutards dans ses paroissiens.

             — On croit rêver !

             — Attends la suite ! Bien que la fellation ait été dépénalisée en 1998, et les relations sexuelles entre adolescents consentants en 2006, ça ne change rien à sa situation, car la loi n’est pas rétroactive. Wendy subira donc jusqu’à la fin de ses jours les conséquences pénales de ce délit obsolète. Tu veux un exemple ? Le 14 septembre dernier, elle a été incarcérée à nouveau, pour ne pas avoir averti la police que, suite à des problèmes conjugaux, elle était retournée vivre chez sa mère. Et là, elle risque 30 ans de taule.

             — Tu déconnes ?

             —Hélas, non. Ça se passe comme ça, chez oncle Sam. Dans cette belle et grande nation qui, de plus en plus, nous sert de modèle... » 

     


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          Mémé Georgette vide son grenier... et son sac !

     

             — Ils vont continuer à nous faire chier longtemps ? explose mémé Georgette.

             — Qui ça, mémé ?

             — Les peigne-culs qui nous gouvernent. Figure-toi que dimanche, il y avait un vide-grenier, dans mon village. Je vais pour m’inscrire, et qu’est-ce qu’on me demande ? Une photocopie de ma carte d’identité, et une déclaration sur l’honneur que je ne déballe pas plus de deux fois par an...

             — Pourquoi ?

             — Une nouvelle réglementation destinée à éviter les abus.

             — Quels abus ?

             — Des fois que je fasse fortune avec mes fonds de placard.

             — ... ?

             — Les « économies parallèles » — troc, bénévolat, récup’, etc — sont suspectes, aux yeux de la loi. Le recyclage des vieilleries est assimilé à du travail au noir.

             — N’importe quoi ! Combien tu gagnes, en une journée de brocante ? Cinquante, soixante euros ?

             — Maximum. Mais imagine que je décide d’en faire un vrai bizness. Que tous les dimanches d’été, j’empoche cette somme faramineuse. Je priverais le gouvernement des taxes qu’il prélève sur les activités lucratives ! 

             — Si je comprends bien, vendre ses merdes est devenu un délit !

             — Pas loin. Pourtant, s’il existe en France une activité sympathique, c’est bien celle-là. Gagner un peu de blé en se débarrassant des trucs inutiles, sans exploiter personne ni gruger qui que ce soit, c’est l’économie de l’avenir, en somme. La consommation contrôlée. Mais je sais pas si t’as remarqué, plus on s’enfonce dans la crise, plus l’état s’oppose à toute initiative de cet ordre. Ou t’es salarié, ou t’es assisté, mais pas entre les deux.

             — Et les organisateurs, comment ils réagissent ?

             — En moutons de Panurge, comme d’hab’. Ils expliquent au bon peuple que les lois sont là pour le protéger des mauvais citoyens, et tout le monde s’incline... Reiser avait raison : les pauvres sont des cons !

     


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    Mémé Georgette se lâche

                       

    En détruisant tous ces tordus, je suis bien convaincu d’avoir servi la

    France. 

                     (Boris Vian)       

     

            
    « Ils me font doucement rigoler, tous ces béni-oui-oui, grogne mémé

    Georgette. 

             — Qui ça, mémé ?

             — Les gens bien pensants qui conseillent, sans sourire, de

    gentilles p’tites recettes pour sauver la planète : remplacer les bains par

    des douches, ne pas laisser couler l’eau pendant qu’on se lave les dents,

    trier ses ordures, utiliser le vélo plutôt que la voiture...

             — Ben quoi ? Ils ont raison, non ?

             — Certes, mais leurs conseillounets font implicitement retomber sur

    le pauvre bougre la responsabilité du désastre écologique. C’est aussi

    dérisoire que d’empêcher les petites filles de sauter à la corde, pour

    éviter les séismes !

             — Je vois ce que tu veux dire... Qu’est-ce que tu proposes, alors ?

             — Qu’on dénonce les vrais responsables : la croissance,

    l’industrie, le surarmement, le pouvoir, l’hystérie du profit dans les plus

    hautes sphères... 

             — Ça, tout le monde le fait, mais ça ne sert à rien !

              — T’as raison : ce n’est pas en râlant qu’on changera les

    choses... Mieux vaudrait suivre le conseil de Boris Vian : rassembler tous

    les chefs d’état et faire péter une bombe. Sauf que, moi, j’y ajouterais les

    gros bonnets de la chaîne agro-alimentaire, qui nous dézinguent de

    l’intérieur et transforment la terre en vaste pourrissoir. Et aussi les

    banquiers, les spéculateurs, les marchands d’armes, les promoteurs de

    centrales nucléaires... (la liste de prédateurs à éliminer n’est pas

    exhaustive).

             — Fais gaffe, mémé, tu te lâches !

             — En détruisant tous ces tordus, je suis bien convaincu d’avoir

    servi la France, qu’il disait, le Boris. En voilà un qui avait tout compris !

             — M’enfin, mémé, il faisait de l’humour !

             — Moi aussi, ma chérie, moi aussi. Quoique... »

     

     


    3 commentaires
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                      Pas de combinaison pour le président !

     

             Les règlements sont faits pour tout le monde... hormis le chef de l’Etat !

     

             — Je viens d’en apprendre une bien bonne, dit mémé Georgette.

             — Quoi donc, mémé ?

             — Tu te souviens, quand Sarkozy est allé rendre visite à Bahia Bakari, la jeune rescapée du crash de l’A310, le 3 juillet dernier ?

             — Ben oui, on en a parlé aux infos.

             — Mais ce que les journalistes on omis de dire, c’est que cette visite, fort sympathique au demeurant, a créé un petit scandale.

             — Lequel ?

             — Bahia était hospitalisée à Trousseau, dans l’unité de réanimation du Centre de Traitement des grands brûlés. Or, les règlements sanitaires sont très stricts : nul ne peut pénétrer dans ce service sans traverser un sas, où il revêt une combinaison stérile et un masque, afin d’éviter tout risque de contamination.

             — Comme dans les blocs opératoires ?

             — Exactement. Et personne n’aurait l’idée de remettre en cause une obligation dont dépend la survie de patients particulièrement vulnérables. Sauf...

             — Sauf ?

             — Selon mes sources, quand le staf de com de l’Elysée est allé repérer les lieux, avant la visite officielle, il aurait contesté cette règle d’hygiène élémentaire. « Pas question que le président porte cet accoutrement ridicule », se serait écrié, en substance, son porte-parole. Consternation du personnel soignant : « Alors, il n’entrera pas ! » aurait rétorqué l’infirmière en chef.  Cependant, ô surprise, quelques heures plus tard, Sarko, en costume de ville, se penchait paternellement sur la jeune brûlée. Il l’a même embrassée de la part de Carla !

             — L’infirmière avait changé d’avis ?

             — Non, ordre de la direction. Et le pire, c’est que la chose est passée comme une lettre à la poste. Pourtant, des témoins, outrés, ont alerté la presse !

             — Comment tu le sais ?

             — Par un interne de mes amis, qui bosse sur place.

             — Y a eu des conséquences ?

             — Aucune, heureusement. Juste une perte de confiance du personnel hospitalier envers sa hiérarchie. Mais est-ce que ça compte, face à l’image de marque d’un chef d’Etat ? 

     


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