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vos gueules les mômes n°31
TRADITION BOLLYWOOD
« Foutre ! s’étrangle mémé Georgette.
— Qu’est-ce que t’as, mémé ?
— Douze femmes indiennes sont brûlées toutes les heures, affirme la revue médicale britannique The Lancet. Six fois plus que les estimations les plus alarmistes... »
J’ouvre des yeux ronds.
« Comment ça se fait ?
—Toujours selon cette étude, il s’agit essentiellement de meurtres maquillés en accidents domestiques.
— Mais... pourquoi ?
— En Inde, quand une femme se marie, sa famille paie à celle du fiancé une dot de deux lakhs (l’équivalent de 3000 €, dans un pays où le salaire mensuel moyen est de 60 €) et équipe entièrement la maison du jeune couple. Bien que cette pratique soit interdite depuis 1961, elle est, aujourdhui, plus virulente que jamais. « Élever une fille, c’est comme arroser le jardin d’un voisin » dit un proverbe local...
— Quel rapport avec les morts par le feu ?
— Ben... les familles préfèrent n’avoir que des fils. Résultat : suppression des petites filles à la naissance (163 millions en 2005, selon le Fonds des Nations) ou des adolescentes en âge de convoler.
— Quelle horreur !
— Et ce n’est pas tout. Il ne faut pas croire qu’une fois casées, les malheureuses soient tirées d’affaire ! Certes, leurs parents se sont ruinés pour leur assurer une postition sociale, mais c’est compter sans l’avidité des belles-familles : la lune de miel terminée, des milliers d’épouses disparaissent, afin que leurs veufs puissent se remarier et toucher une seconde dot...
— Mais... que fait la police ?
— Elle ferme les yeux. Ces crimes, appelés dowry death, sont ancrés dans la tradition, tu comprends ?
— Et alors ?
— Dans quelque pays que ce soit, la tradition sert d’alibi aux pires atrocités. Alors, fillette, un bon conseil : quand on prononce le mot « tradition » devant toi, fais comme moi, sors ton flingue ! »
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Commentaires
1MarieVendredi 29 Août 2014 à 13:55Répondre
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