• grands moments de solitude 62 (tome 2)

     

                                                La nuit où la terre trembla  

     

            Nous étions toute une bande dans la petite maison de la forêt, une location saisonnière où nous avions nos habitudes. C’était le milieu des années 80, et plutôt que de troubler le train-train de mes vieux parents, nous préférions cette solution, qui nous permettait de leur rendre visite sans les envahir. Faut dire, entre les enfants, les beaux-enfants, les petits-enfants, les chiens, les chats + mes frangins et leur famille, ça faisait une bonne vingtaine de personnes…

             À chacun de nos séjours, mon cousin Pierre, le propriétaire de la maison, multipliait les recommandations. En ce qui concernait l’eau et l’électricité, en particulier, car le groupe électrogène tombait souvent en panne, et la chaudière était en bout de course.

             — Evitez les douches trop longues, n’utilisez pas vos ordinateurs, veillez à ne pas brancher plusieurs appareils en même temps et coupez le jus quand vous allez dormir, nous serinait-il — ce dont ma descendance se fichait comme d’une guigne.

             La responsabilité d’un bug éventuel m’incombait donc, à moi.

             Or, cette nuit-là, je suis réveillée par un bruit sourd ; une sorte d’explosion si profonde et si forte qu’elle ébranle tout le bâtiment.

             Ma première pensée est :

             «  Merde, on a fait péter la chaudière ! »

             Illico, je fonce dans les chambres voisines en braillant :

             — Qu’est-ce que vous avez foutu ? Pierre va être furieux !

             Une seconde secousse me coupe la parole.

             — Un tremblement de terre ! réalise mon frère Claude qui a beaucoup voyagé. Vite, tout le monde dehors !

             L’instant d’après, nous nous engouffrons dans les voitures et filons vers Stavelot, la ville la plus proche, dont, malgré l’heure tardive, les rues sont noires de monde.

             Nous y retrouvons Pierre qui confirme la chose : il y a bien eu un séisme, un vrai.

             — De magnitude 5 sur l’échelle de Richter, précise-t-il, avant d’ajouter :

             — Le mur de mon garage est lézardé… Et dans la petite maison, pas trop de dégâts ?

             Mon sourire éclatant le rassure aussitôt. S’il se doutait à quel point j’ai eu peur !

     

    « grands moments de solitude 61 (tome 2)grands moments de solitude 63 (tome 2) »

  • Commentaires

    1
    Yunette
    Samedi 25 Juillet 2015 à 08:34
    Bah les voilà qui créent des tremblements de terre. Bravo, c'est du propre !
    2
    Samedi 1er Août 2015 à 14:03

    Ben, pour une fois, ce n'était pas de la faute des gosses :)

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :