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CONTES À VOMIR DEBOUT 20
Peep-show
La vitrine était foutrement alléchante. Elle s'ornait de portraits de créatures de rêve dans des poses lascives, surplombées d'un slogan en néon clignotant : Surprenez l'intimité secrète d'une jeune fille.
— Quel programme, murmura Jo, en pénétrant dans la cabine.
Celle-ci se composait d'un rideau de fer pourvu d'un monnaieur, d'un fauteuil et d'une boîte de Kleenex. Jo retira son imper, s'installa confortablement et, quand il fut prêt, glissa dans la fente le jeton fourni par la caissière contre un billet de dix euros. Lentement, le rideau s'escamota, révélant le panneau vitré d'une glace sans tain. Derrière, une pièce encore vide. Lit volanté, coiffeuse, rideaux de dentelle rose, peluches, photos d'acteurs aux murs : la chambre d'une adolescente.
Avec un soupir d'aise, Jo se cala contre son dossier. La soirée allait être chaude ! En prévision de ses émois futurs, il sortit un mouchoir en papier de la boîte.
Soudain, « elle » entra. L'affiche annonçait Belinda, la blonde lycéenne. Elle était blonde, en effet, et accusait seize ans à peine. Jo sentit son cœur s’emballer et eut un début d’érection. Il siffla, mais la jeune fille ne broncha pas. C'était la règle du jeu : elle devait ignorer les voyeurs la reluquant à travers la paroi, et se comporter comme si elle était seule.
Elle posa son sac scolaire et s’affala sur le lit. D'un geste las, elle retira ses baskets, en renifla l'intérieur, esquissa une grimace. Puis ce fut le tour de ses chaussettes — qui puaient visiblement. La ravissante enfant les jeta loin d'elle et se massa les pieds. Passant les doigts entre ses orteils, elle en retira des petites crottes noires qu'elle roula consciencieusement avant de s'en débarrasser d'une pichenette.
— Fantastique ! murmura Jo, en extase.
Ensuite, elle s'allongea, s'étira paresseusement et glissa son index dans son nez. Après quelques farfouillages, son visage s'éclaira. Elle venait de trouver ce qu'elle cherchait : un morceau de morve sèche, bien compacte, qu'elle fourra dans sa bouche avec délice avant de le mâchouiller comme un chewing-gum.
Jo, tétanisé, la fixait intensément. Il tremblait de tous ses membres.
Bélinda, successivement, rota, péta, flaira longuement ses ongles après s'être gratté les aisselles, se cura les dents dont elle retira des petits bouts de viande de la veille, se nettoya les oreilles avec l'auriculaire et en étala le cérumen sur son tee-shirt, le maculant de traces jaunâtres. Après quoi, elle se roula en boule sous sa couette et s'endormit.
Suprême enchantement, avant que le rideau retombe, Jo eut le temps de l’entendre ronfler, et de constater — ô merveille ! —qu’elle bavait sur l’oreiller.
Quand il sortit de la cabine, des taches étoilaient sa braguette et la sueur baignait son visage cramoisi.
— Alors ? s’enquit la caissière avec un petit rire complice. Comment c’était ?
Il leva vers elle des yeux que ses récents débordements soulignaient de mauve.
— Splendide ! L'intimité d'une jeune fille est bien la chose la plus bouleversante qu'il m'ait été donné de voir dans ma chienne de vie.
— Encore un client satisfait, se réjouit la caissière en le regardant s’éloigner, de la démarche légère que procurent les couilles vides. Décidément, cette petite Belinda est parfaite. Faudra penser à augmenter sa ration de sucettes !
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Commentaires
1Benoît BarvinMardi 29 Janvier 2013 à 09:07Répondre
Attends, c'est le Castor qui fait le dégoûté, là ? Je le crois pas !!7guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:388guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:389guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3810guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3811guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3812guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:38
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