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Vos gueules les mômes n°49 (bis)
Mémé Georgette part en croisade
Tant qu’il n’étendra pas le cercle de sa compassion à tous les êtres vivants, l’homme ne trouvera pas la paix !
Docteur Albert Schweitzer
« On a intérêt à ouvrir l’œil, quand on va au supermarché ! déclare mémé Georgette d’un air sentencieux.
— Pourquoi, mémé ?
— Il ne faut jamais, tu entends, JAMAIS acheter des œufs marqués du numéro de code « 3 ». Ils proviennent d’élevages en batterie, et représentent 80% de la production nationale.
— Et alors ?
— Les poules sont entassées dans des cages entièrement grillagées, où les normes en vigueur leur octroient à chacune une surface de 550 cm carrés (le format d’un feuillet A4).
— Mais... c’est minuscule !
— Je ne te le fais pas dire ! D’autant que, pour augmenter le rendement, elles se retrouvent souvent à six ou sept dans une cage prévue pour trois, ce qui réduit encore de moitié leur espace vital. Au bout d’un an, usées par ces conditions de vie et une ponte intensive provoquée artificiellement, elles sont envoyées à l'abattoir sans avoir connu l'extérieur, la terre ferme, l'air frais... et sans avoir jamais ouvert leurs ailes !
— La vaaache ! C’est encore pire que dans Chicken run !
— Malheureusement, les associations de défense des animaux ont beau gueuler, les services vétérinaire n’interviennent pas. Le sort des poules, ils n’en ont rien à battre. Pas assez prestigieux, je suppose...
— Et les consommateurs ?
— La solution ne peut venir que d’eux. Voilà pourquoi il faut boycotter les œufs code 3.
— Lesquels on doit prendre, alors ?
— Les œufs code 2 ( 3% de la production totale) proviennent d’élevages situés sur le sol — ce qui est déjà un progrès — mais à l’intérieur de hangars surpeuplés ; les code 1 (12%) proviennent d’élevages en plein air, et les code 0 (3 %) d’élevages bios, c’est-à-dire effectués dans des conditions décentes. À toi de choisir !
— Le 1 et le 0, évidemment ! Je vais prévenir tous mes copains !
— Et moi, les lecteurs de Siné Hebdo ! »
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