• MÉMÉ GEORGETTE 18

      

                                             MAUVAIS SCÉNAR

     

             — Tu sais que je suis une grande lectrice de polars, dit mémé Georgette.

             — Ben oui, mémé. T’en écris même à l’occasion, si je ne m’abuse...

             ­— En conséquence, les détails suspects n’échappent pas à mon œil acéré.

             — Logique !

             — Alors, j’aimerais qu’on m’explique une chose : il semblerait qu’hier, vendredi 3 septembre, la police ait découvert deux lettres compromettantes écrites par Patrice de Maistre à Eric Woerth. La première, datée de juin 2007, est un mot manuscrit dans lequel — je cite — l’homme d’affaire « remercie » le ministre du budget, qu’il appelle « cher Eric », de son soutien pour l’obtention de sa médaille. La deuxième lettre, tapée à la machine, date de l’automne 2007. Patrice de Maistre y remercie le ministre de lui avoir obtenu la légion d’honneur et lui demande de lui décerner la récompense.

             — Ce qui prouve bien qu’Eric Woerth a menti quand il a prétendu, d’abord ne pas connaître Patrice de Maistre, et ensuite n’être pour rien dans sa légion d’honneur...

             — Certes, mais quelque chose m’intrigue, quand même, dans cette histoire.

             — Quoi ?

             — Comment se fait-il que ces deux courriers ait été — selon le JDD — saisis dans le bureau de Patrice de Maistre, et pas dans celui d’Eric Woerth ?

             — C’est vrai, ça ! C’est chez le destinataire qu’on aurait dû les retrouver, pas chez l’expéditeur !

             — Il est donc légitime de se demander ce qu’elles foutaient là.         

             — Peut-être que Patrice de Maistre s’est ravisé au dernier moment, et ne les a pas envoyées ? 

             — Dans ce cas, pourquoi les a-t-il gardées au lieu de les jeter à la poubelle ?

             — Ou alors, ce sont des brouillons... des photocopies... À moins que le ministre les lui ait rendues, comme les amoureux se rendent mutuellement leurs lettres, quand ils rompent... 

             — Mouais... Si tu veux mon avis, toutes ces hypothèses ne tiennent pas la route. Dans un bon polar, ça ne passerait pas. Remarque, un truc similaire m’avait déjà interpellée, il y a quelques jours. L’Express — et tous les autres médias qui ont repris l’info par la suite — nous annonçaient qu’une lettre envoyée par Eric Woerth à Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, pour appuyer la candidature de Patrice de Maistre, avait été retrouvée « lors d’une perquisition ». Une perquisition où ? Au domicile du président ? Ç’aurait été normal, puisque ce courrier lui était adressé en nom propre. Ou alors, place Beauveau, dans son ex-bureau ? C’est marrant, quand même, toutes ces lettres perso qui traînent un peu partout, mais jamais chez la bonne personne...

             — Là, mémé, je t’arrête tout de suite : cette lettre n’était pas perso, mais professionnelle. Sarkozy a dû la ranger dans le dossier des légions d’honneur, tout simplement !

             —Possible... Mais tu veux que je te dise le fond de ma pensée ? Ce gouvernement est en-dessous de tout. Tant qu’à nous tenir en haleine avec un  feuilleton palpitant, qu’au moins il soit correctement ficelé ! Qu’ils embauchent un bon scénariste !

             — Toi,  par exemple ?

             — Pourquoi pas ? Ministre des « enquêtes non vasouillardes », ça me plairait bien... Faudrait suggérer ça au prochain gouvernement de gauche !

     

     

     

     

     

     

     

     

                              

    « PARUTIONS DE SEPTEMBRE (SUITE)MÉMÉ GEORGETTE 19 »

  • Commentaires

    1
    Lundi 6 Septembre 2010 à 09:49
    El Marido!
    en plus il n'y a pas une seule scène de sexe! à part la bettencourt et son gode en or, bien sur...
    2
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    Quelle misère ! Mais que fait la police ?
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