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GRAND MOMENT DE SOLITUDE 167 (TOME2)
Ô ménopause, jardin d’Éden ! Nous nous sommes souvent fait la réflexions, avec les copines : à chaque fois qu’on a un rencard (mais un vrai, hein ! Un qui compte ; avec le futur homme de notre vie, par exemple), nos ragnagnas débarquent à l’improviste. Juste histoire de nous foutre les boules, de nous empêcher de nous éclater — ou de nous rappeler à l’ordre, c’est selon. Éducation chrétienne oblige, j’ai longtemps mis ce phénomène sur le compte de la culpabilité. « Tu te punis par où tu t’apprêtes à pécher », me disais-je. Certes… mais quand on n’a aucune raison de se sentir coupable, hein ? Qu’on est libre comme l’air, sans préjugés moraux, sans croyances castratrices ? Où est la logique ? Et le mec, lui, pourquoi serait-il puni ? En quoi les états d’âme d’une parfaite inconnue le concernent-ils ? Lorsqu’on a un mari, des enfants, qui risquent de pâtir de la situation, on peut se mettre à soi-même des bâtons dans les roues ; il y a toujours eu des liens étroits entre l’affect des femmes et leurs hormones. Mais les célibataires ? Les divorcées ? Celles dont personne ne dépend et qui ne dépendent de personne ? Que de moments magiques ont-elles gâché de la sorte ! Et pour se prouver quoi ? Pour résoudre quel problème ? Pour assouvir quel genre de pulsion masochiste ? J’ai des souvenirs cuisants qui, lorsque j’y repense, me font monter au front le rouge de la honte. Et je me garderai bien de nommer les jeunes gens dont l’élan amoureux fut stupidement brisé par ce flux malséant qui vous change une idylle romanesque en film gore… Par bonheur, le temps jouait en ma faveur, et, vers quarante-cinq ans, je retrouvai enfin, l’usage de mon corps, en toute liberté. Certaines femmes vivent cette période comme un outrage ; moi, je décidai d’en profiter à fond (et je tins parole.) Ô ménopause, jardin d’Eden, je te bénis !
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Commentaires
L'ASPECT BUTONNIEN DE L'HISTOIRE POUVANT DÉPLAIRE AUX LECTEURS N'AYANT AUCUN ATTRAIT POUR LES QUINQUAGÉNAIRES, CES DERNIERS SONT PRIÉS D'OUBLIER LES RÉFÉRENCES BIBLIQUES pour SE SOUVENIR de LA BONNE Ève qui devait avoir une vingtaine d'années quand elle épousa son Adam de mari.
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Les implications théologiques (et médicales) de l'hypothèse Ménopause=Eden (avant la Chute, Eve aurait donc été ménopausée, et son changement de régime alimentaire aurait fait repartir son compteur biologique dans l'autre sens, comme celui de Benjamin Button?) donnent le vertige.