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vos gueules les mômes n°51

 

                  Pas de combinaison pour le président !

 

         Les règlements sont faits pour tout le monde... hormis le chef de l’Etat !

 

         — Je viens d’en apprendre une bien bonne, dit mémé Georgette.

         — Quoi donc, mémé ?

         — Tu te souviens, quand Sarkozy est allé rendre visite à Bahia Bakari, la jeune rescapée du crash de l’A310, le 3 juillet dernier ?

         — Ben oui, on en a parlé aux infos.

         — Mais ce que les journalistes on omis de dire, c’est que cette visite, fort sympathique au demeurant, a créé un petit scandale.

         — Lequel ?

         — Bahia était hospitalisée à Trousseau, dans l’unité de réanimation du Centre de Traitement des grands brûlés. Or, les règlements sanitaires sont très stricts : nul ne peut pénétrer dans ce service sans traverser un sas, où il revêt une combinaison stérile et un masque, afin d’éviter tout risque de contamination.

         — Comme dans les blocs opératoires ?

         — Exactement. Et personne n’aurait l’idée de remettre en cause une obligation dont dépend la survie de patients particulièrement vulnérables. Sauf...

         — Sauf ?

         — Selon mes sources, quand le staf de com de l’Elysée est allé repérer les lieux, avant la visite officielle, il aurait contesté cette règle d’hygiène élémentaire. « Pas question que le président porte cet accoutrement ridicule », se serait écrié, en substance, son porte-parole. Consternation du personnel soignant : « Alors, il n’entrera pas ! » aurait rétorqué l’infirmière en chef.  Cependant, ô surprise, quelques heures plus tard, Sarko, en costume de ville, se penchait paternellement sur la jeune brûlée. Il l’a même embrassée de la part de Carla !

         — L’infirmière avait changé d’avis ?

         — Non, ordre de la direction. Et le pire, c’est que la chose est passée comme une lettre à la poste. Pourtant, des témoins, outrés, ont alerté la presse !

         — Comment tu le sais ?

         — Par un interne de mes amis, qui bosse sur place.

         — Y a eu des conséquences ?

         — Aucune, heureusement. Juste une perte de confiance du personnel hospitalier envers sa hiérarchie. Mais est-ce que ça compte, face à l’image de marque d’un chef d’Etat ? 

 

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