Pas de combinaison pour le président !
Les règlements sont faits pour tout le monde... hormis le chef de l’Etat !
— Je viens d’en apprendre une bien bonne, dit mémé Georgette.
— Quoi donc, mémé ?
— Tu te souviens, quand Sarkozy est allé rendre visite à Bahia Bakari, la jeune rescapée du crash de l’A310, le 3 juillet dernier ?
— Ben oui, on en a parlé aux infos.
— Mais ce que les journalistes on omis de dire, c’est que cette visite, fort sympathique au demeurant, a créé un petit scandale.
— Lequel ?
— Bahia était hospitalisée à Trousseau, dans l’unité de réanimation du Centre de Traitement des grands brûlés. Or, les règlements sanitaires sont très stricts : nul ne peut pénétrer dans ce service sans traverser un sas, où il revêt une combinaison stérile et un masque, afin d’éviter tout risque de contamination.
— Comme dans les blocs opératoires ?
— Exactement. Et personne n’aurait l’idée de remettre en cause une obligation dont dépend la survie de patients particulièrement vulnérables. Sauf...
— Sauf ?
— Selon mes sources, quand le staf de com de l’Elysée est allé repérer les lieux, avant la visite officielle, il aurait contesté cette règle d’hygiène élémentaire. « Pas question que le président porte cet accoutrement ridicule », se serait écrié, en substance, son porte-parole. Consternation du personnel soignant : « Alors, il n’entrera pas ! » aurait rétorqué l’infirmière en chef. Cependant, ô surprise, quelques heures plus tard, Sarko, en costume de ville, se penchait paternellement sur la jeune brûlée. Il l’a même embrassée de la part de Carla !
— L’infirmière avait changé d’avis ?
— Non, ordre de la direction. Et le pire, c’est que la chose est passée comme une lettre à la poste. Pourtant, des témoins, outrés, ont alerté la presse !
— Comment tu le sais ?
— Par un interne de mes amis, qui bosse sur place.
— Y a eu des conséquences ?
— Aucune, heureusement. Juste une perte de confiance du personnel hospitalier envers sa hiérarchie. Mais est-ce que ça compte, face à l’image de marque d’un chef d’Etat ?