(Cet article est paru dans le dernier numéro de Siné Hebdo sous le titre — excellent, au demeurant — "Rebut de presse)
Vos gueules, les journalistes !
(deuxième épisode)
Je me presse de rire de tout, de peur d'être obligé d'en pleurer. (Beaumarchais)
« On a un grand comique à la tête de l’Etat ! s’esclaffe mémé Georgette.
— Qui ça ?
— Sarkozy, pardi ! Je viens de faire l’inventaire de ses coups de gueule contre les medias, et je peux te dire que ça y va, les gros mots ! Remarque, ça me le rendrait presque sympathique...
— Là, tu exagères. La vulgarité n’est pas forcément drôle !
— Tout dépend qui la pratique et dans quelles circonstances. Écoute plutôt : le 10 juin dernier, notre cher président a traité Patrice Machuret, journaliste politique sur France 3, de crétin...
— Bof, pas terrible, comme insulte !
— Attends la suite. Dans Le Journal du Dimanche, Jean-François Kahn raconte : « Un jour, avant la présidentielle, Nicolas Sarkozy a dit à deux de mes journalistes : "Vous voulez savoir ce qu'est un journal de fascistes et d'enculés ? C'est Marianne et Jean-François Kahn !" Je lui ai renvoyé une lettre en lui demandant comment il savait, pour "enculé" ! »
— Ah, y a du progrès !
— Mais le top du top, c’est ce que Le canard enchaîné révèle, dans son numéro du 25 mars dernier. Enervé par le tollé qu’a soulevé dans la presse son séjour au Mexique, chez le banquier narco Roberto Hernandez Ramirez, Zébulon aurait déclaré : « Les journalistes, ce sont des nullards, il faut leur cracher à la gueule, il faut leur marcher dessus, les écraser. Ce sont des bandits. Et encore, les bandits, eux, on une morale ! »
— Wahou, joli ! Mais... t’as pas l’impression de colporter des ragots ?
— Je vais me gêner, tiens ! Avant, il y avait Font et Val pour nous chanter « Villa mon cul » et « On s’en branle ». Mais malheureusement, Font se fait de plus en plus rare et Val a troqué son sens de l’humour contre un dictionnaire de citations. Fallait bien que quelqu’un prenne la relève, non ? »