Le chien de tous les dangers
Un dimanche d’été, nous improvisons, avec Sylvain et quelques amis, une petite virée à Bruxelles. Freddy, bien entendu, est de la partie (vous vous souvenez, le pinscher défiguré ?). Nous voilà donc partis en bande, dans notre 4X4 pourri. Vieux marché, moules frites, chopines à la terrase de Faslstaff, puis retour vers Paris, aux alentours de minuit. Et panne, sur l’autoroute nocturne.
Nous sommes, par chance, à quelque cinq cents mètres d’une station service. Tout le monde descend de voiture et pousse.
— Oh ! s’exclame soudain Ingrid. Il y a une bête accroupie sur le bas côté.
En fait de bête, il s’agit de Freddy qui, profitant de notre inattention, s’est s’éclipsé en douce. Je me rue sur lui avec tant d’empressement qu’il prend peur et détale. Ce que voyant, Sylvain lâche son volant pour s’élancer à sa poursuite.
Dans le noir.
En zigzaguant parmi les bagnoles qui roulent à 130...
Bon, ils s’en sont sortis indemnes. En raison de l’heure, la circulation était bien ralentie. Seuls un crissement de freins, deux trois appels de phares et quelques coups de Klaxon ont sanctionné la performance. Et Sylvain a triomphalement ramené le fugueur, qu’il a attaché au tableau de bord avant de reprendre sa manœuvre.
N’empêche, une heure plus tard, je tremblais encore.