Harry Baur
Dans le courant des années 90, un metteur en scène dont j’ai oublié le nom se lança, en partenariat avec l’éducation nationale, dans l’adaptation de La Bibliothécaire. Outre la narration pure et simple de l’histoire, ce film comportait un certain nombre d’interventions de l’auteur (c’est-à dire moi) : en gros, une dizaine de mini-séquences anecdotiques où je développais ma pensée, mes intentions, et donnais aux jeunes spectateurs les clés pour décrypter l’intrigue et ses symboles.
Or, comme l’une de ces scènes se déroulait dans le petit cimetière de Montmartre, l’équipe de tournage en profita pour m’indiquer l’emplacement de la tombe d’Harry Baur où étaient stipulées les circonstances horribles de sa mort.
Bouleversée par ces révélations, je demandai à l’accessoiriste la superbe couronne mortuaire qui figurait dans le film afin de la lui offrir.
Cet hommage accompli, je m’en fus l’âme en paix, avec le sentiment d’avoir exprimé ma gratitude à l’admirable comédien dont le jeu dans Volpone m’avait tant enchantée.
Cette rencontre restera à jamais gravée dans ma mémoire.