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grands moments de solitude 146 (tome 2)

                                                           L’affiche rouge

 

         Cette magnifique chanson recélait un mystère qui, durant des années, m’intrigua. Il résidait dans ces trois vers :

         Marie-toi, sois heureuse et pense à moi souvent,

         Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses

         Quand  tout sera fini plus tard, en Érivan.

       Moi, je comprenais : « Quand tout sera fini, plus tard, en érivant ». Or, j’avais beau fouiller le dictionnaire et l’Encyclopédie Universelle, pas la moindre trace du verbe « ériver ».  « Dériver », oui (ou à la rigueur « écrire »), mais pas « ériver ». Que pouvait bien signifier cet étrange participe présent ?

         À force d’interroger mon entourage, je finis cependant par obtenir une réponse.

         — Érivan, c’est la capitale de l’Arménie, m’expliqua un ami libanais ; ce n’est en aucun cas un verbe.

         J’en restai sur le cul. Certaines confusions orales sont, pour un auteur, de véritables pièges qui, non seulement altèrent son propos mais peuvent aussi le rendre incompréhensible.

         Ainsi, l’infîme maladresse de Louis Aragon, adaptant en vers l’admirable lettre de Michel Manouchian à sa fiancée Mélinée, m’initia-t-elle aux subtilités de l’écriture, plus sûrement qu’un cours de linguistique !

 

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