Eklablog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 102

La chieuse

  En ce temps-là, je ne m’appelais pas encore Gudule ; c’était le nom d’une de mes chattes, une chartreuse belle comme tout et parfaitement stupide. Nous vivions, avec Alex et nos deux fils, dans un petit pavillon de Seine-et-Marne, et travaillions à Pif. Vous situez l’époque ?

         Un jour, le téléphone tombe en rade. J’appelle les P et T qui envoient un réparateur. Ce dernier constate la panne sans en comprendre la cause : il a testé la ligne avec succès, et logiquement, ça devrait marcher.

         En dernier ressort, il demande à voir la prise. Elle est hors de portée, derrière un gros buffet acheté aux Emmaüs et pesant un âne mort. Comme il insiste, je l’aide péniblement à le déplacer, ce qui met à jour un vision d’épouvante : la prise téléphonique disparaît sous une énorme bouse, faite de multiples couches d’excréments séchés.

         — Inutile de chercher plus loin, dit le réparateur d’un ton las.  Vous n’avez pas de bac à chat ?

         Parole d’honneur, j’étais aussi confuse que si ç’avait été moi, la chieuse ! 

         J’ai pris, peu de temps après, le pseudonyme de « Gudule ». Sans qu’il y ait là aucune relation de cause à effet, bien entendu ! 

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article