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FOLLE D'AMOUR

Chapitre 70

  Résumé des c             Résumé des chapitres précédents :   Quelqu’un a embrassé Nora endormie, tel le prince de la Belle au bois dormant. Et ce n’est pas Charlie !

 

         Le matin suivant.

         Nora sort de sa chambre, pieds nus, n'ayant sur le dos qu'une vieille chemise de Charlie, d'un rouge déteint. Un « déjeûner de soleil » comme on dit. La défroque lui arrive à mi-cuisses, les manches couvrent ses mains et même bien au-delà, les boutons du haut, manquants, dévoilent la naissance de ses seins. 

         Une odeur de café s'échappe de la cuisine. La jeune femme s'y dirige au radar.

         Lulu est à table, le dos à la porte. Dans un peignoir qui dut être rose, il y a des siècles.

         « Crotte, pense Nora, je l'avais oubliée, celle-là. Elle me fout les jetons, cette gonzesse. Surtout en tête-à-tête. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui raconter ? »

          Battre en retraite ? Impossible, ce serait de la dernière grossièreté.

         « Courage, se stimule-t-elle, Sylvain ne va sûrement pas tarder. »

         D'un pas résolu, elle s'avance.

         — Salut !

         La créature ne se retourne pas et, pour toute réponse, émet un borborygme.

         «  Je suis pas la seule à être mal à l'aise, se dit Nora. Allons, un petit effort, réchauffons l'atmosphère. »

         — Mmmm, ça sent bon ! s'exclame-t-elle, faussement décontractée. C'est de l'Arabica ou du Robusta ?

         — …

         — Personnellement, je préfère l'Arabica, et vous ?

         — …

         — Quoique le Robusta soit plus corsé.

         Tout en soliloquant, Nora contourne la table et s'assied face à sa non-interlocutrice, toujours prostrée. Puis, sans oser la regarder, tire la cafetière à elle, se sert dans l'un des trois bols disposé, elle le suppose, à son intention, tend la main vers le sucre.

         — Euh... pardon... pourriez-vous me passer le pain, s'il vous plaît ?

         Lulu, le nez dans son café, ne réagit pas.

         « Me fait-on comprendre que je suis de trop ? s'interroge Nora, en proie à une parano galopante. Ou a-t-on simplement des réveils difficiles ? »

                                                                                                                           (A suivre)

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