• ZOÉ BORBORYGME

    Episode 16

     Résumé des chapitres précédents : Hourra, Ruth Prout, la fermière baroudeuse, va passer aux aveux !

     

             Ce fut là que Zoé eut cette phrase magnifique :

             — Qu’as-tu fait à la banque, Ruth ?

             La fermière baissa la tête.

             — Je l’ai vidée, dit-elle.

             — Comment ?

             — À l’aide d’un gros tuyau de fosse septique.

             L’explication fut longue mais convaincante. Tout comme Bourvil dans « Le Cerveau » ou comme Woody Allen dans « Escroc mais pas trop », Ruth avait loué le local voisin de la banque et creusé, dans le mur mitoyen, un tunnel pour atteindre le coffre fort. Puis, en une nuit, elle avait transvasé les réserves de liquide dans un camion-citerne pour les déverser ensuite dans son silo.

             — Admirable, marmonnait Sire Concis, tandis qu’elle parlait. Absolument prodigieux ! Et vous avez fait ça toute seule, petite madame ? Avec vos faibles forces et vos jolies mains ?

             — Il la ferme, çui-là, ou je lui en colle une ? dit la fermière.

             — Oh oui ! Oh oui ! applaudit le dragon, qui était légèrement maso.

             D’un geste autoritaire, Zoé apaisa leurs transports.

             — Mais... pour quelle raison avez-vous cambriolé cet établissement ? demanda-t-elle. Pour l’argent ? Vous aviez un client pour ce genre de produit ? La mafia, peut-être ?

             Ruth Prout leva les yeux au ciel.

             — Pas du tout ! Qu’allez-vous chercher là ?

             — Alors, pourquoi ?

             La fermière poussa un profond soupir, qui fit tanguer sa formidable poitrine.

             — Par philanthropie, répondit-elle.

                                                                                                                                             (à suivre)

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Juin 2012 à 10:50
    Benoît Barvin
    Super bien trouvé... Et vous prouvez, Chère Soeur, que vous avez d'admirables lettre cinématographiques...
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    2
    Dimanche 10 Juin 2012 à 11:53
    Castor tillon
    Si je peux me permettre, les jolies mains de la fermière n'y sont pas pour grand-chose. Par contre, ses jolies lèvres semblent avoir un pouvoir de succion phénoménal pour un siphonnage pareil. Tu aurais dû l'appeler labi-Ruth.
    3
    Dimanche 10 Juin 2012 à 12:28
    Castor tillon
    Nos amies féministes vont finir par déserter tes pages. Je suis désolé. Je le ferai plus.
    4
    Dimanche 10 Juin 2012 à 20:38
    Castor tillon
    Bien sûr que j'exagère : sinon comment j'aurais pu faire un jeu de mots final aussi lamentable !
    5
    Dimanche 10 Juin 2012 à 20:46
    Castor tillon
    Et pis en 68, j'étais déjà en grève-occupation des locaux dans mon lycée, d'abord ! Les meutes, ça me connaît !
    6
    Dimanche 10 Juin 2012 à 21:08
    Castor tillon
    Waouh ! Tu dépotes en jeux de mots, pas à dire ! Respect.
    7
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    Ouais, bon, faut rien exagérer. J'adore le cinéma, sans plus... Et le coup du (tuyau de fausse sceptique, c'était quand même un peu téléphoné ! (c'était la minute d'auto-critique).
    8
    Odomar
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Odomar
    Comme on dit maintenant : OMG !
    9
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    Tttttt, du calme, messieurs, du calme... Vous allez provoquer une émeute !
    10
    Odomar
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Odomar
    Oh oui, une émeute ! une émeute !
    11
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    Ah, toi aussi, tu aimes ça ? On aura beau dire et beau faire, nous serons toujours des vieux soixante-huitards...
    12
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    @ Castor, en réponse au commentaire n°2 : là, tu exagères : les pompes à merde sont équipée d'un petit moteur, ce ne sont ni les mains ni les lèvres des dames qui les actionnent ! En revanche, les jolies petites mains de Ruth Prout ont conduit le camion, cassé la paroi au marteau-piqueur, évacué les gravats, déroulé le tuyau, percé le coffre-fort, introduit le tuyau dans le trou, actionné la pompe, puis, une fois le camion citerne plein, refait la manœuvre en sens inverse. C'est déjà pas mal, hein !
    13
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    Ah, non, labi-Ruth, j'aimais bien. T'aurais pu mettre la bi-Ruth, aussi, vu qu'après aussi peu d'épisodes, tu ne peux pas vraiment connaître les petites habitudes de la dame.
    J'aimais bien la Ruth hard, aussi. Faudra que je la replace quéqu'part dans mon feuilleton. Parce que "la bi Ruth était une Ruth hard" c'est assez classe, je trouve.
    Sinon, ben pour être honnête, moi, en mai 68, je pouponnais mon deuxième bébé. Ce qui ne m'empêchait pas de manifester dans ma tête ! C'est l'intention qui compte, n'est-ce pas ?
    14
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:45
    Gudule
    Tu sais bien que les jeux de mots à la con, c'est mon truc !
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