• ZOÉ BORBORYGME

          

         Episode 88

             Résumé des chapitres précédents : La bite verdâtre greffée à Chouchou n’est autre que celle d’Aladdin, le fils du Petit Prince (et l’auteure est contente de retomber sur ses pieds).

     

             D’un geste fébrile, Zoé sortit son portable et composa un numéro.

             — Allo ? fit une voix ensommeillée, au bout de la ligne.

             — Patron, c’est Zoé. Le liquide séminal de ces deux derniers mois est-il encore chez nous ?

             Il y eut un long silence dans l’écouteur.

             — Patron, vous êtes toujours là ?

             — Oui, et je te signale qu’il est deux heures du mat’.

             — Je sais, mais c’est une question de vie ou de mort.

             Un bâillement sonore, puis, dans la foulée, un « non » lapidaire.

             — Non ? répéta Zoé dans un souffle. Non quoi ?

             — Non, il n’est plus chez nous. Je l’ai expédié hier, par bâteau.

             À l’annonce de cette catastrophe, Zoé sentit le sol se dérober sous elle. Mais ce n’était vraiment pas le moment de tourner de l’œil. Se ressaisissant au prix d’un effort surhumain, elle s’informa : 

             — Vous avez l’adresse des acheteurs, au moins ?

             — Il n’y en a qu’un. Pourquoi ?

             — Contactez-le immédiatement : il faut qu’il nous rende tout, jusqu’à la dernière goutte !

             — Impossible, les conteneurs sont en route pour le Qatar. L’émir Ibn-el-Zarzour veut en faire cadeau à son harem. Il y a des années que ses cinquante-deux femmes lui réclament un enfant, mais il n’y arrive pas. Il a donc décidé de les inséminer en grande pompe, le jour de ses quatre-vingt-douze ans. C’est une idée fort délicate, je trouve !

             Anatole Youplala eut un nouveau bâillement.

             — A présent, laisse-moi dormir, et fais-en autant de ton côté. On n’a pas idée de réveiller les gens pour parler boulot !

             — Mais patron !  supplia Zoé. Ecoutez-moi...

             Trop tard, il avait raccroché.

                                                                                                                                  (A suivre)

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  • Commentaires

    1
    Mardi 30 Octobre 2012 à 08:20
    Benoît Barvin
    Bien sûr, le Qatar... On aurait dû y penser (après le PSG, les voilà achetant des tonnes de sperme... heu... c'est pour ça, alors, qu'ils aimeraient les joueurs de foot?)... Merci, Sainte Gudule, de nous rappeler la mécréance veillant à nos portes... ahaha...
    2
    Samedi 10 Novembre 2012 à 03:39
    Castor tillon
    Un bon patron est un patron mort. On peut vraiment rien leur demander.
    3
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:41
    gudule
    La mécréance... Tout de suite les grands mots ! Alors qu'il s'agit simplement d'un gentil vieil émir qui veut faire un p'tit cadeau à ses fafammes ! Tu vois comme t'es, malveillant et tout ?
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