• ZOÉ BORBORYGME

    Episode 106

            Résumé des chapitres précédents : Afin de regagner discrètement Goha, Zoé et Chouchou s’habillent en danseuses de Bollywood.

     

             Bon, question mauvais goût, ça valait son pesant de pistaches. En revanche, qui eût pu deviner que sous cette défroque rutilante, éminemment sexy et super-kitch, se cachait un monstre fait de bouts de cadavres ?

             — Là, je dois dire..., reconnut Branquenstein en se grattant la tête.

             Dora, couverte de bijoux tocs et dénudée jusqu’à l’épaule, émergeait d’un amas de corsages, jupes, jupons et châles en lamés or. Le bras gauche de Chouchou, en revanche, était pudiquement couvert, ainsi que le reste du corps. Sa tête et son visage disparaissaient sous un voile rose fluo — hormis les yeux, outrageusement maquillés.

             — Une vraie Shéhérazade, s’attendrit Zoé, assez satisfaite de son œuvre.

             Sa propre allure, d’ailleurs, était à l’unisson.

             — Si, avec ça, on ne fait pas tourner la tête à tous les mâles de la région, je n’y comprends plus rien, plaisanta-t-elle.

             Elle ne croyait pas si bien dire. L’effervescence virile dépassa, et de loin, ses espoirs les plus fous. A peine sorties du caravensérail, les deux mousmées furent assaillies par les regards lubriques de la gent masculine, et des propos salaces — que la pudeur la plus élémentaire m’interdit de transcrire ici — fusèrent dans leur direction.

             Cela frisa l’émeute.

             Chouchou, épouvanté, se recroquevillait contre sa compagne, tandis que Branquenstein écartait la foule avec des « Voyons, messieurs ! Un peu de tenue ! » auxquels nul ne prêtait l’oreille. En revanche, le bruit, qui allait crescendo, attira l’attention de la maréchaussée. Une demi-douzaine de flics surarmés rappliquèrent et, ni une ni deux, embarquèrent les fauteurs de trouble avant de disperser l’assistance à coups de crosse.

             — Où nous emmenez-vous ? s’enquit Zoé, désarçonnée par la tournure des événements.

             La réponse tomba, telle un couperet :

             — Au palais de Sa Grandeur Parfumée l’émir Ibn-el-Zarzour.

                                                                                                                                 (A suivre)

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 5 Décembre 2012 à 08:05
    Benoît Barvin
    "Sa Grandeur Parfumée"... Chic, un nouveau personnage... Cela fait le combientième? Vous nous gâtez, Chère Soeur... Le méritons-nous?
    2
    Mercredi 5 Décembre 2012 à 16:23
    Castor tillon
    L'Emir Abel, au parfum fruité. S'il se met en tête de draguer Dora, va y avoir du sport.
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