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ZOÉ BORBORYGME
Episode 109
Résumé des chapitre précédents : Décidément Chouchou est une savonnette ! Il a encore disparu. Et dans le harem d’Ibn-el-Zarzour, cette fois !
Le sang de Zoé ne fit qu’un tour.
— Où est Chouchou ? s’écria-t-elle.
A cet instant précis, un hurlement s’éleva du côté de la piscine, désertée par ces dames pour cause de nouvelles-venues. Aussitôt, la population entière du harem (épouses, servantes, esclaves + Zoé) reflua en direction du bruit.
Le spectacle valait le détour. Entre les colonnades de marbre de la salle d’eau, Chouchou, la djellabah relevée jusqu’au nombril, poursuivait une très jeune femme, dans l’intention évidente d’abuser d’elle.
Au vu de l’objet mahousse dressé entre ses jambes, l’assistance frémit.
— Mon Dieu ! souffla Zoé, en proie à d’émouvants souvenirs. Le voilà pris la main dans le sac !*
Elle s’apprétait à intervenir quand une paire d’eunuques, alertés par les cris, débarqua à son tour. Le forcené fut immobilisé et traîné devant l’émir, accouru à leur suite.
Ah, cela fit un beau scandale, je vous l’assure ! Et ce n’était qu’un début. Car, lorsque sur les ordres d’Ibn-el-Zarzour, les eunuques retirèrent le déguisement de l’intrus, révélant sa hideuse anatomie, l’effarement général tourna à l’hystérie. Les femmes s’évanouirent, l’émir se voilà la face, et les eunuques, apitoyés, hochèrent la tête.
— Malgré ses attributs, je préfère être à ma place qu’à la sienne, glissa l’un d’eux à son collègue.
Zoé, quant à elle, se jeta aux pieds d’Ibn-el-Zarzour.
— Ayez pitié de lui, Sublissime Grandeur, c’est un simple d’esprit.
Du doigt, elle indiquait les cicatrices couturant le corps et le visage du coupable.
— Il a beucoup souffert...
— Et ce n’est pas fini, grinça l’émir, imperméable à ses suppliques. Quel est ton nom, chien ?
— Il ne peut pas vous répondre, il est muet, intervint à nouveau Zoé.
— Tant mieux, ça évitera qu’il ne m’implore de l’épargner. Les condamnés à mort ont une fâcheuse tendance à solliciter ma mansuétude, et ça m’agace ! Ça m’agace !
Zoé eut un haut-le-corps.
— Vous n’allez quand même pas...
— Ben tiens, je vais me gêner ! En molestant ma favorite, cet individu a mérité la peine capitale. Pour bien faire, il devrait même être torturé avant, mais je suis bon prince : vu ses antécédents, il aura juste la tête tranchée.
(A suivre)
* Et non l’hamac dans le sein ; élève Castor, vous me copierez cent fois « Il est interdit de contrepéter en classe ! »
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Commentaires
1Benoît BarvinMardi 11 Décembre 2012 à 08:24Répondre
Ben j'avais rien dit, pour une fois. Même pas : "En molestant ma favorite, cet individu a mérité le pal, capitaine."6guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:397guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:398guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:399guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3910guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:39
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