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ZOÉ BORBORYGME
Episode 112
Maintenant que Chouchou est casé (et castré), plus rien ne retient Zoé au Qatar. Elle envisage donc de quitter au plus vite le harem d’Ibn-el-Zarzour. Mais comment faire ?
Non contentes d’être fermées à double tour, les portes du sérail étaient gardées par des soldats armé de cimeterres (pour la tradition) et de flingues (pour l’efficacité). Sortir de ce lieu clos tenait de la performance — ou du suicide.
Derrière le moucharabieh qui donnait sur les jardins du palais et, par-delà le mur d’enceinte, sur les rues animées de la cité, Zoé élaborait d’utopiques plans de fuite.
— Vais-je rester à jamais captive dans cette prison dorée ? gémissait-elle, quand le découragement la submergeait.
Ou encore :
— Les taulards, au moins, gardent l’espoir de sortir un jour, et même d’obtenir une remise de peine pour bonne conduite. Mais moi... Qu’ai-je fait de mal pour être séparée aussi cruellement de tous ceux que j’aime ?
Bref, c’était pas la joie.
Et pendant ce temps-là, bercées par la voix envoûtante de Chouchou, les cinquante-deux autres épouses d’Ibn-el-Zarzour prenaient leur pied. Il fallait les voir, allanguies dans la moiteur douillette des coussins, s’abandonner aux affres délicieuses de la musique. Nulle caresse, aussi lascive fût-elle, ne leur avait jamais procuré tant de plaisir. Leurs gémissements et leurs soupirs enamourés en attestaient.
Elles étaient toutes au bord de l’ogasme quand la porte du harem s’ouvrit à la volée. Et, en grande pompe, l’émir entra.
— Ne vous dérangez pas, mesdames, je ne fais que passer ! lança-t-il à la cantonnade.
Puis, s’approchant de Zoé qui, seule, semblait bouder les torrides accords :
— Je viens juste étrenner ma nouvelle acquisition, ajouta-t-il, en lui tendant la main.
(A suivre)
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Commentaires
1Benoît BarvinLundi 17 Décembre 2012 à 08:45Répondre4guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:395guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:39
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