• ZOÉ BORBORYGME

    Episode 114

            Résumé des chapitres précédents : L’émir n’étant plus de toute première jeunesse, ses prouesses au lit s’en ressentent. C’est le calme plat, apparemment. Mais Zoé sait comment le sortir de ce mauvais pas. Comme quoi, l’expérience professionnelle n’est pas un vain mot !

     

             Certes, cela prit un certain temps. Zoé dut déployer des trésors de patience, et user de toutes les ressources de son art. Mais le vieux minaret, après avoir failli s’effondrer maintes fois, finit quand même par cracher sa sourate, que Zoé, par habitude, recueillit soigneusement dans une coupe qui traînait.

             Le cher Ibn-el-Zarzour était tout esbaubi.

             — Ce n’est pas possible..., haletait-il. Ce n’est pas possible... Dix ans, au moins, que ça ne m’était pas arrivé. Zoé, tu es une magicienne, une fée, une déesse. Demande-moi tout ce que tu veux, même la Lune, je te l’accorderai !

             Ces mots furent comme un baume sur le cœur douloureux de Zoé.

             — Tout ? insista-t-elle. Vraiment tout ? Vous êtes sûr ?

             — Parole de souverain ! Qu’Allah me foudroie sur place si je trahis à mon serment !

             Notre héroïne prit une large inspiration.

             — La liberté.

             — Pardon ?

             — Je veux que vous me rendiez ma liberté.

             C’était bien la dernière chose que souhaitât l’émir, convaincu d’avoir enfin trouvé la perle rare, sa moitié d’orange et la consolation de ses vieux jours.

             — Tu... tu ne préfères pas que je vire tout mon harem pour ne garder que toi ? bredouilla-t-il.

             Zoé secoua doucement la tête.

             — Bon, un serment est un serment, admit l’émir d’une voix lasse. Mais je te regretterai, femme aux doigts d’or !

             — Avant de partir, je peux donner quelques leçons à vos épouses, si vous voulez.

             Ibn-el-Zarzour eut un sourire contrit.

             — Tu peux toujours essayer, mais je te préviens, elles ne sont pas douées. Et puis, entre nous...        

             Il baissa le ton.

             — ... je préfère rester sur la saveur de cette victoire plutôt que de m’exposer à de nouveaux fiascos. Tu seras mon dernier amour, Zoé. Mon dernier et plus grand amour...

                                                                                                                                     (A suivre)

     

     

     

                              

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  • Commentaires

    1
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 08:31
    Benoît Barvin
    "le vieux minaret, après avoir failli s’effondrer maintes fois, finit quand même par cracher sa sourate", celle-là, elle me plaît infiniment! Qu'en termes z'élégants ces choses-là sont dites, n'est-ce pas? Quand à la fin de ce chapitre, il est mignon tout plein, merci à Zoé et à sa gentille maman.
    2
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 09:39
    Benoît Barvin
    Cela me fait chaud au coeur, si, si... D'autant qu'elle est mitonnée aux petits oignons... Mille Bizz...
    3
    Vendredi 21 Décembre 2012 à 14:13
    Tororo
    "Mon dernier et mon plus grand amour..." Que c'est beau, et comme on l'a attendu, ce moment où un fleuve de passion finirait par jaillir dans ce désert!
    4
    Samedi 22 Décembre 2012 à 03:54
    Castor tillon
    Très belle image, en effet, cette sourate mérite d'être conservée dans une méta-amphore (pff, les jeux de mots sont de plus en plus approximatifs, on n'est plus ce qu'on a été).
    N'empêche, cet Emir a été bien imprudent, avec cette promesse. Quoiqu'il n'a pas promis de ne pas faire empaler Zoé avant de la remettre en liberté. Croisons les doigts.
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:39
    gudule
    Je le savais, je le savais, je le savais ! Cette phrase-là, je l'ai écrite pour toi !
    6
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:39
    gudule
    OooOOoOh, Tororo, serais-tu aussi romanesque que moi ?
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