• ZOÉ BORBORYGME

    Episode 116

             Résumé des chapitres précédents : De retour en France, Zoé s’empresse d’aller retrouver Asia Li-Li. Et le lendemain... tatatam !

     

             A cent mètres de la maison du docteur Branquenstein, on entendait déjà la musique. Zoé s’attendait à tout sauf à ça. Elle qui pensait trouver le ressurectologue en pleine déprime, voire au bord du suicide, voire déjà suicidé et environné de mouches vertes...

             Dans le jardin ensoleillé, il sirotait un Scotch, affalé sous un parasol à rayures. Un sourire béat fendait sa trombine d’une oreille à l’autre. Autour de lui papillonnait une chorale exclusivement féminine, composée d’une soixantaine de personnes, musiciennes comprises. Et tout ce petit monde s’en donnait à chœur joie (si je puis me permettre ce mauvais jeu de mots).

             — Ben on ne s’embête pas ! s’exclama Zoé.

             Quelques « chut » impérieux sanctionnèrent ces paroles qui troublaient le récital.

             Entrouvrant un œil, Branquenstein gloussa un paresseux :                  

             — Tiens, Zoé ? Qu’est-ce que vous foutez là ? 

             — Je venais vous donner des nouvelles de Dora. Mais vous ne semblez pas inquiet outre mesure...

             — Ah oui, Dora ! Qu’est-ce qu’elle devient ?

             Le ton était désinvolte. « Révoltant ! » estima Zoé que ce retournement de veste perturbait.

             — Elle et Chouchou sont enfermés à vie dans le harem d’Ibn-el-Zarzour.

             — Ah, très bien... Tiens, au fait, puis-je vous présenter ma nouvelle fiancée ?

             D’un geste ample, il désigna l’ensemble de la chorale :

             — ADN, Zoé ; Zoé, ADN...

             — ADN ?

             — Oui, l’Amicale des Divas Nécrophiles qui m’a rendu le goût de vivre. 

             — Ah, je comprends. Et vous... ?

             Son geste sans équivoque fit rougir le resurrectologue.

             — Eh oui, avoua-t-il, d’un petit air de puceau surpris dans les buisson avec une greluche. Nous nous aimons.

             — Euh... tous ensemble ?

             S’il lui restait un doute, le hochement de tête de Branquenstein le dissipa.

             — J’ai dû faire construire un lit sur mesure, avoua-t-il à voix basse. Nos nuits sont un enchantement... Vous imaginez ça ? J’ai maintenant, à ma disposition, cent vingts mains pourvues de six cents ongles à manucurer. Je suis un homme comblé !

                                                                                                                                    (A suivre)

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 25 Décembre 2012 à 09:26
    Benoît Barvin
    Heu... à "Choeur joie", ok, mais aussi à "Corps joie", semble-t-il... En tout cas il s'embête pas le Branquenstein, miracle de l'écriture... si ça pouvait être, en vrai, aussi simple...
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    2
    Mercredi 26 Décembre 2012 à 10:01
    Castor tillon
    C'était bien la peine qu'il nous fasse un cake avec sa Dora ! Et 120 poignées, Le Salô (disait Pasolini) !
    3
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:39
    gudule
    Que voulez-vous, messieurs ? La chair est faible...
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