-
ROSE 68
BIENVEILLANTE MONA
Et les voilà toutes deux, l'une arrimée à sa poussette, l'autre la dominant d'une bonne tête, qui parcourent les ruelles dont l'éclaircie fait luire le pavé détrempé.
— Bonne idée, cette balade, remarque Rose. Regarde Olivier, comme il est content. Avec la pluie, je ne le sors pas assez. Quant à ma Julie…
— Ah, elle apprécie de se dérouiller le pattes ! rit Mona Aoun, suivant, d'un œil amusé, les aller-retours zigzaguants de la chienne. Pendant que nous avançons d'un mètre, elle en fait dix.
Elles marchent d'un bon pas, épaule contre épaule, et le soleil d'hiver, rare mais éblouissant, projette leurs deux ombres sur les murets chaulés.
— On dirait un couple, remarque Mona, montrant du menton les silhouettes, une grande, une petite, précédées de la poussette.
Hochement de tête de Rose.
— Ça, tu vois, c'est ce qui me manque avec Amir.
— Il n'aime pas se promener ?
— Non, pas trop. Il n'a jamais le temps, prétend-il. Pourtant, moi aussi, je suis occupée. Et, le temps, je le trouve !
— Les hommes sont égoïstes, dit pensivement Mona. Pas les femmes.
— Ça, c'est bien vrai, approuve Rose. Tu en es la meilleure preuve.
Elles se sourient. « Finalement, ces deux mois ne seront peut-être pas si pénibles que je ne le craignais », pense Rose, ragaillardie.
-
Commentaires
1TororoDimanche 9 Mars 2014 à 09:11Répondre
A moins que Mona ne cache encore mieux son jeu qu'on ne le pense. C'est pas madame Doubtfire, dis ?
Ajouter un commentaire