• ROSE 19

     

     

                                          LE BAISER AU POMPISTE

     

    Une demi-heure plus tard, laissant femme et enfant endormis l'un contre l'autre, Amir s'en retourne à Zouk, annoncer la nouvelle au reste de la famille. Mais il est si heureux qu'en chemin, une envie impérieuse de partager sa joie le saisit. Or; il pleut des cordes et les rues de Jounieh sont désertes.

    Soudain, une lueur attire son attention. Celle d'une pompe à essence. Il s'y arrête, klaxonne.

    — Je suis papa ! annonce-t-il au pompiste, qui sort de sa guérite en bâillant.

    Et il lui saute au cou avant de redémarrer en trombe.

     

     

                                                   *

     

    Lorsqu'Amir arrive chez lui, Rachad et Omane sont toujours debout.

    — Alors ? s'écrient-ils d'une seule voix. 

                — C'est un garçon. Il est magnifique !

             Embrassades, congratulations. Omane essuie une larme.

                — Tu as un petit frère, chuchote-t-elle à son neveu qu'elle trimballe, depuis des heures, sur ses bras.

             Indifférent à l'heureux événement, Grégoire cache sa tête entre les puissantes mamelles.

    — Qu'est-ce qui lui prend ? s'étonne Amir

                — Je ne sais pas, il est comme ça depuis votre départ.

    C'est du dalaa*.

    — Je ne crois pas. Je le trouve très chaud. Sens son front, toi qui as l'habitude.

    — Tu as raison, il est brûlant. Eh bien, bichon, qu'est-ce qui t'arrive ? Viens voir papa.

    L'enfant change de bras.

    Tu as mal quelque part ? Montre-moi.

    Mutisme de Grégoire, décidément peu coopératif.

    — Il faudrait peut-être prendre sa température, suggère Rachad. 

    Je m'en occupe. Allez vite vous coucher.

    Pour plus de sûreté, Amir installe Grégoire dans le lit conjugal, à la place laissée vacante par Rose. Et ne ferme pas l'œil de la nuit.

    Au matin, il appelle le docteur. Qui diagnostique une rhino-pharyngite carabinée.

    — On va se relayer à son chevet, décrète Omane. Va près de ta femme pendant que je m'occupe de lui, et dès que tu rentreras, nous irons la voir, nous.

     

     

     

                                                                                         * Dalaa : caprice

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 09:34
    Rykopharyngite
    Quel rabat-joie, ce virus. Amir rentre à la maison, tout à son bonheur d'être papa, prêt à l'annoncer à la terre entière, quand soudain, paf, une rhino féroce lui présente l'addition : 1+1=4.
    Ben oui, deux mômes, c'est quatre fois plus de pépins.
    2
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:00
    Gudule
    Et quand on plante de pépins de rhino féroce, qu'est-ce qui pousse ? Des zébus de pouvoir !
    3
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:34
    Rykopharyngite
    Et les graines de garde à môme, ça se sème toute une nuit.
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      Commentaire :


    4
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:35
    Ryko tout cour
    Zut. J'ai oublié de réactualiser ma signature.
    5
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:37
    Gudule
    Bah, elle est rigolote.
    6
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:37
    Ryko tout court avec
    Ouais, bon. D'accord.
    7
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 10:39
    Ryko
    S'cuse. C'est juste pour passer un coup (avec un P !) de balai à mon pseudo.
    8
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 12:57
    Castor Dreuderire
    Il était pas en panne des sens, Amir.
    9
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 13:40
    Ryko
    Il n'a pas un frère qui s'appelle Abel, Amir ?
    Dommage.
    10
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 13:47
    Ryko
    J'en ai plein d'autres, si tu veux. Du genre : "pour Rose, Amir rima avec mari". Ou "Rose et Amir" lit-on sur la boîte aux lettres"
    11
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 14:18
    Y a Castor chez le p
    La seule chose que j'ai embrassée quand ma fille est née, c'est la foi "ris donc", une variante de la "ris, bouldingue".
    12
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 14:49
    Gudule
    Tout cour ou tout jardin, Ryko ?
    13
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 18:17
    Gudule
    Oh ben flûte, t'as corrigé, du cou (avec un P) ma remarque tombe à plat. Son chiants ces coms décalés !
    14
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 18:53
    Ho Mêopathie
    Rien de tel qu'une petite fièvre pour rappeler aux adultes qu'on existe. Quoi c'est un hasard ?
    15
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 19:25
    Castor tillon
    Ho Mêo, reviens !
    16
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 19:28
    Gudule
    Non, non, tu as raison, ce n'est pas un hasard, c'est juste un rappel à l'ordre - particulièrement touchant quand il émane d'un tout petit enfant. Mais bon, les adultes font ça entre eux, aussi. Du genre : "aime-moi, je suis malââââde !"
    17
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 20:00
    Rykoqueluche
    Je connais quelqu'un, sa mère venait le voir deux fois par ans. Et bien à chaque fois, paf ! La rhyno. Du coup (toujours avec son fidèle P) il partait malade. Oui, parce qu'il s'arrangeait pour prendre ses vacance quand elle venait. Le pauvre.
    18
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 20:01
    Rykoquille
    s s s s s s s s s s s s s s s s s s s
    Je met un stock de S d'avance, pour mes prochains commentaires.
    19
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 20:04
    Rykorrection
    "Par ans". Non mais c'est pas vrai ! Castor t'a dit que j'ai un problème neurologique avec les S ?
    20
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 21:49
    Castor tillon
    Tu penses bien que j'ai cafté.
    21
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 21:51
    Gudule
    Voui, mais moi aussi : je les oublie une fois sur deux, au pluriel. Par contre, quand tu fais sssssssss, on dirait un serre-paon.
    Sinon, ton pote avec sa rhyno maternelle, c'était un grand somatiseur, non ?
    22
    Dimanche 19 Janvier 2014 à 22:44
    Annie Gehache
    Ben quoi, c'est classique : le petit prince n'est plus unique La dépression post partum l'a touché, mais pas pour les mêmes raisons qu'une jeune accouchée… Enfin, j'suis pas sûre que ce soit si différent…
    23
    Pata l
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:29
    Pata															l
    Hé oui, l'a fièvre de l'accouchement est retombée, il fallait bien que quelqu'un l'abrite... Et qui de mieux qu'un enfant dans le deuil de ces derniers jours de monopole parental ?
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