• ROSE 121

     

     

    CONSTAT DÉSABUSÉ

     

     

             L'insurrection, ayant atteint son paroxysme dans la troisième semaine de mai, s'apaise début juin. Au grand soulagement de Rose qui, à présent, suit assidument l'actualité.

     Des années plus tard, quand mai 68 sera devenu mythique, elle regrettera de ne pas y avoir participé.

    « J'avais l'âge, se dira-t-elle.  J'étais (presque) au bon endroit. Et je suis restée planquée pendant que se décidait le sort de ma génération. Dire que, si j'avais été un peu plus dynamique, j'aurais pu y jouer un rôle… »

    Et elle se fustigera :

    « T'as loupé le coche, ma fille. Par manque de discernement, par lâcheté, par paresse, tu es passée à côté de ton rendez-vous avec l'Histoire ! »

    Ce constat désabusé, nous le faisons tous un jour ou l'autre, hélas. Et pas uniquement par rapport aux événements. Etre contemporain d'une personne qu'on admire et ne pas croiser sa route, ne serait-ce qu'une seule fois, quel gâchis! Pour les fans de Napoléon, de Gandhi ou de Louise Michel, la question ne se pose pas, évidemment, mais lorsqu'on a la chance de vivre à la même époque que son idole ! Quand parmi les infinités de combinaisons possibles, le hasard – ou le Destin —nous pose à ses côtés sur le ruban du temps !

    « Un jour, je rencontrerai Louis Aragon, s'était toujours dit Rose, que les vers du poète transportaient au-delà de tout. Il faut qu'il sache tout ce qu'il représente pour moi. Je suis née trop tard pour Prévert et Rimbaud, mais lui, parole d'honneur, je ne le raterai pas ! »

    Il est mort avant.

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 1er Mai 2014 à 11:18
    Castor tillon
    Ben tu te débrouilles mal : moi j'étais là pile-poil pour rencontrer Gudule.
    2
    Jeudi 1er Mai 2014 à 20:45
    Gudule
    merci le destin !
    3
    Jeudi 1er Mai 2014 à 20:56
    Castor tillon
    Toute façon, entre Rimbaud et Aragon, hein... Les fantasmes de bisous torrides, c'est même pas la peine.
    4
    Samedi 3 Mai 2014 à 00:41
    Annie GH
    En fait, après deux enfants et une première ativité professionnelle, je suis retournée pile poil cette année-là à l'université ! La chance ! Si bien que je suis une soixante-huitarde et je ne l'ai jamais renié !!!
    5
    Samedi 3 Mai 2014 à 10:57
    Annie GH
    Mais c'est Woodsock que j'ai toujours regretté d'avoir loupé… par pusillanimité, d'ailleurs, le crime parfait… J'ai souvent pensé que ma vie aurait sans doute été autre… fatum !
    6
    Samedi 3 Mai 2014 à 14:09
    Gudule
    Et moi les belles grosses manifs de mai 68 mais pas facile avec deux bouts de chou... !
    7
    Samedi 3 Mai 2014 à 17:16
    Pata
    Boh, louper une révolution, ce n'est pas si grave...
    Il y en a bien d'autres qui passent à coté de leur vie !
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