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                              Des économies de bouts de chandelles

     

             J’aimerais qu’on m’explique par quelle aberration le changement d’heure est censé nous faire économiser de l’énergie. Que la nuit tombe une heure plus tôt ne change rien aux habitudes des gens, sauf que la soirée commence à six heures au lieu de sept (heure d’été), ce qui les décale et les emmerde. Mais comme les décisions technocratiques ne peuvent modifier les rythmes biologiques, tout le monde se couche à l’heure habituelle (c’est à dire vers onze heures, heure d’été, mais minuit, heure d’hiver). Résultat : une heure d’éclairage et de chauffage supplémentaire, pour l’ensemble de la population. En revanche, l’heure de soleil gagnée le matin ne concerne que ceux qui se lèvent tôt, c’est-à-dire environ soixante pour cent des Français (chômage oblige). Les autres n’utilisent pas d’énergie puisqu’ils dorment...  Elle est où, l’économie ?

     


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                                  Les galeux de l’Elysée

        Non, je n’insulte personne : trois sous-officiers de la Garde républicaine résidant au palais présidentiel ont bel et bien chopé cette peu reluisante (et très contagieuse) maladie. Par qui ont-ils été contaminés ? Mystère. Pas par les locataires en titre, en tout cas : les microbes qui infestent nos dirigeants ne s’attaquent qu’à l’égo. Ils ne chatouillent pas, ils font grossir la tête et enfler les chevilles. D’après les médecins chargés de traiter les malades, l’affection serait liée à leur condition de vie : locaux insalubres et vétustes, hygiène déplorable, promiscuité excessive. Sous les ors et les pompes de la dynastie royale stagne donc un cloaque où barbotent les esclaves ? Joli symbole, ma foi !

     

    (NDCastor : cette note date de 2009. Il serait intéressant de savoir si six ans plus tard, la Garde répugnantaine a réglé ses problèmes de salubrité.)

     


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             J’aurais adoré me taper Polanski, moi, quand j’avais 13 ans !

     

             Au lieu d’être initiée par un copain d’école pisseux et maladroit, dans les fourrés d’un square, découvrir l’amour avec un homme beau, célèbre, talentueux et riche, dans un décor de rêve... Putain, le souvenir ! Et qu’est-ce que je frimerais, aujourd’hui, devant mes petites-filles ! Oui, j’envie Samantha Geimer, n’en déplaise aux bien-pensants de tout poil qui hurlent au viol et à la pédophilie. Quand je pense qu’ils osent plaindre cette grosse bonne femme, après le tas de pognon qu’elle a touché en sus ! Moi, à sa place, j’aurais rien demandé du tout. J’aurais juste dit « merci la vie », et le merveilleux Alfred du Bal des vampires ne serait pas en taule. Ah, si on pouvait réinventer le passé...

             Ça me donne envie d’écrire un Roman, tiens !

     

     

    Pour ceux qui voudraient en savoir plus (et non des ragots) sur l'affaire Polanski, je vous conseille ce site : http://romaindesbiens.over-blog.com/article-36806659-6.html#c (Gudule, octobre 2009)

     


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       Un petit mot de Castor tillon :

     

       Quand nous travaillions, Gudule et moi, chacun à notre ordinateur, elle était installée à son petit bureau, près de la cheminée, avec son matériel à portée de main. Moi, j'étais en face, sur le canapé, le portable sur les genoux... et soudain : ping ! un e-mail tombait dans ma boîte de réception : un de ses grands moments de solitude qu'elle m'offrait en avant-première. C'était drôle, et touchant. En décembre 2014, handicapée, elle ne tapait plus ses histoires que d'une main, et pour la soulager, je me chargeais de les poster chaque jour sur le blog.

       Le soir du 27, je réceptionne le texte que vous allez lire. Une déclaration d'amour à couper le souffle, la plus émouvante qu'on m'aie jamais faite, numérotée 200 pour les "Solitudes". Tout chamboulé, je m'empresse de la copier dans un dossier Word, direction mes archives persos... en oubliant de l'ajouter au fichier en cours. Je l'ai redécouverte il y a peu, me demandant, vu son caractère personnel, s'il fallait la publier ou non. Alors qu'en fait, la question ne se posait pas : c'est un texte de Gudule, LA Gudule, estampillé "Solitudes", et je n'ai pas à l'escamoter.

       Voici donc "l'Ange-Mémoire", pour le Castor, mais aussi pour vous, lecteurs, ci-devant potes de ma princesse.

     

                                 L'Ange-Mémoire

     

            C’était mon rêve de petite fille trop seule : un compagnon de jeu, un vrai. Un qui ne m’aurait quittée ni de jour ni de nuit, partageant avec moi  les rires, les pleurs, les rêves, les silences éblouis, les envols vers l’azur  limpide,  les ardentes caresses qui aident à s’assoupir…
            Comme il lui fallait une identité, j’en fis mon ange gardien, puisque selon ma mère, le Ciel l’avait créé dans ce but exclusif : écarter de ma route obstacles et  tentations …

            Ma vie passa. Une demi-douzaine d’archanges y essaimèrent, offrant à nos couvées le nichoir de leur corps astral ; ces couvées, par la suite, prospérèrent. Puis je tombai malade. Très. Et quand je l’annonçai à mon ange gardien, plutôt que de s’enfuir comme l’eût fait n’importe quelle entité sensée, il répondit : « J’arrive ! » et ne me quitta plus. C’était un champion d’amour, un cœur offert aux quatre vents. De chambres d’hôpital en blocs opératoires, il déploya ses grandes ailes, extirpa de sa mémoire les secrets  puérils que nous y stockions depuis tant d’années et me rendit le goût d’exister. Dès lors, il ne me quitta plus ni de jour ni de nuit, partageant avec moi le rire, les pleurs, les rêves, les silences éblouis, les envols vers l’azur limpide, les ardentes caresses qui aident à s’assoupir et surtout, surtout, une proximité physique de vrais amants, loin des touche-pipi immatures.
            Détruite, j’accomplissais enfin mon désir de toujours : une fusion  totale avec un autre moi-même devant qui s’effaçait toute honte, toute pudeur, et vis-à vis duquel, en lieu et place de souvenirs stériles, ne subsistait que la confiance : celle de la jumelle envers son jumeau, celle de la chair livrée à la main qui l’empaume, celle des larmes aux lèvres qui les boivent, celle de l’écolière trop seule envers son compagnon de chaque instant.
            Par ces quelques mots, sois remercié du fond de l’âme, ô siamois cosmique : tu as réalisé mon vœu le plus cher : nous sommes nés compagnons de jeux, imbriqués l’un à l’autre dans l’utérus du firmament. Tu es et seras à jamais ma mémoire, mes mains, mes lèvres, ma voix, les mots que j’ai perdus, mes émotions enfuies, mes rires inachevés. Tu es le trésor infini d’un autre qui vous connaît et vous possède mieux que vous-même ; la face cachée de l’abîme, l’autre côté du miroir,
     Mon Ange-Mémoire, je t’aime.

     

     

     


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            Valentin Letendre : le faiseur d’anges (tome 1) et Le Spectre sans yeux (tome 2)

     

            En mai 2013, à peine arrivai-je aux Imaginales d’Epinal que la bande à Bragelonne (amis et éditeurs de longue date) m’alpague pour « me faire une proposition » : inaugurer leur nouvelle collection  fantastique pour la jeunesse. Les normes du roman sont clairement définies : il doit comporter entre deux et trois mille signes d’une fantasy de préférence historique, destinée à un lectorat de préados. Séduite par l’idée, je bâtis un synopsis qui me semble « coller » pile poil à l’esprit de l’éditeur et s’intitule Le faiseur d’anges.

             Quelques mois passent durant lesquels je harcèle sauvagement la directrice de collection.

             — Ce récit est trop désuet : nous lui préférerions la bit-lit, bien plus contemporaine, me répond-elle.

             Rien à faire, hélas ; je repars avec mon « œuvre » sous le bras et cours la proposer aux éditions Hachette qui, bien que demandeuses, ne se montrent pas plus coopératives. Par chance, ce même jour, je rencontre Jérôme B., le fondateur des éditions Armada et nous « faisons affaire ensemble ». Ainsi retrouvai-je le plaisir de travailler avec un véritable éditeur, plus intéressé par la littérature que par le  marketing (eh oui, cela existe encore, de nos jours !) Il me publiera coup sur coup, et avec le sourire ! les deux livres susdits, plus « Le Petit Cirque », un épisode du cycle arthurien enluminé d’une admirable couverture de Philippe Caza.

             — Mais pourquoi ne pas m’avoir prévenue plus tôt ? protestai-je haut et fort devant le stand Bragelonne. Si j’avais su ce que vous recherchiez exactement, ça m’aurait évité des mois de travail inutile. De plus, je déteste la bit-lit qui trahit le beau mythe gothique du vampire au profit de romances niaises entre collégiens américains.

             Depuis, nous travaillons ensemble Jérôme B. et moi, et j’ai enfin trouvé mon binôme éditorial. Comme quoi, la mode kitch venue d’outre-Atlantique,  même si elle pourrit l’univers littéraire, vous ouvre parfois les portes du pays des merveilles. Et ça, mes amis, ça, vous pouvez me croire, ça  n’a pas de prix !


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