• MERCI, MONSIEUR KUNDÉRA

    Merci pour la grande intelligence et la profonde humanité de cet article, publié aujourd'hui dans "Le Monde" :

    Je n'ai jamais rencontré Roman Polanski, je ne le connais que par son oeuvre que j'aimais depuis ses premiers films et par ce ce que j'ai pu savoir de sa vie qui me paraissait toujours exemplairement européenne vu son expérience précoce de l'antisémitisme, ses émigrations, sa classique et belle affinité polono-française.

     

    Pourtant, sans le connaître personnellement, je ne pense, dans les huit derniers mois, à personne d'autre plus qu'à lui. Je l'imagine enfermé et surveillé dans un chalet en Suisse où il essaye de travailler et je sais bien qu'il ne peut pas. L'homme accusé est toujours en prison. L'accusation occupe entièrement sa tête, l'empêche de penser à quoi que se soit d'autre, le prive de vie.

     

    Je ne dirai pas un seul mot sur l'aspect juridique de tout cela. Je veux dire par contre que c'est l'art européen, sa littérature, son théâtre qui nous ont appris à déchirer le rideau des règles juridiques, religieuses, idéologiques, et à voir l'existence humaine dans toute sa réalité concrète.

     

    Fidèle à cette culture, je refuse d'être aveugle face à l'absurdité de la situation de Polanski, persécuté pour un acte qui a eu lieu il y a trente-trois ans, qui est depuis longtemps pardonné par tous les acteurs du drame et dont le procès prolongé à l'infini n'apportera rien de bien à personne, à personne, à personne.

     

    Si l'Europe est encore Europe, si elle est encore héritière de sa propre culture, elle ne pourra pas supporter en silence l'absurdité de cette cruelle pantomime qui se joue dans un chalet suisse.

     

    MILAN KUNDÉRA

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  • Commentaires

    1
    Pierre
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Pierre
    Si tu me permets Gudule, je pense l'inverse de cet article :

    - Une personne qui a commit un crime doit être jugé, même si celui-ci a été fait il y a 30 ans. Dans ce cas Maurice Papon n'aurait jamais été jugé. De plus, c'est terrible de voir que la notoriété fait en sorte qu'une personne peut se retrouver au dessus des lois car à mon avis s'il s'agissait d'un inconnu cela aurait fait longtemps qu'il serait en prison et que l'affaire aurait été bouclé. A la manière du joueur Ribéry qui lui aussi a eu une relation sexuelle avec une mineure et qui se retrouve comme témoin dans l'affaire...

    Que dire de plus ? Moi aussi je pense à Polanski chaque jour et sauf qu'à l'inverse de nombreuses personnes j'espère qu'il aura une peine car droguer une mineure pour avoir avoir des relations avec par la suite et bien... "c'est pas bien mon bon monsieur !" lol.

    A côté de cela la victime retire sa plainte, mais il est jugé en grande partie pour avoir quitté le pays lors de son jugement et la loi ne se fait pas comme ça "tien je décide de retirer ma plainte, aller hop" :)

    P.S. : Je parle de la personne et non pas de ses œuvres qui sont géniales bien évidemment (notamment le pianiste qui restera dans l'histoire du 7ème art).

    P.S.2 : Mon message commence à être long, merci de m'avoir lu et désolé aux personnes qui ne sont pas du même avis que moi. Bonne journée à toutes et à tous.
    2
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    Cher Pierre,
    Quand on voit le déchaînement de haine hystérique que cette affaire a déclenché sur la toile, on se dit que, nécessairement, il y a "une couille dans le potage". Les internautes, mal informés (et, pour la plupart d'entre eux, ne souhaitant pas l'être), s'érigent en justiciers fanatiques, et, mus par une sorte de réflexe primitif, s'adonnent aux joies de la lapidation. Je n'entrerai pas dans la polémique, je l'ai fait suffisamment, au cours de mes articles. Mais je ne saurais trop te conseiller de lire le récit, jour par jour, de cette affaire, par l'intéressé en personne. Cela t'en donnera sans doute une vision plus précise, et te permettra peut-être de réviser ton jugement.
    http://romaindesbiens.over-blog.com/article-36806659-6.html#c
    Par ailleurs, je trouve ta comparaison entre Papon, responsable de milliers de morts atroces, et Polanski, légèrement abusive. Sauter, dans les circonstances que l'on sait, une jeune call-girl mineure, même si c'est une grosse erreur, ne s'apparente pas, que je sache, à un crime contre l'humanité !
    Ce qui a surtout manqué, dans toute cette affaire, c'est la mesure. Remettre les chose à leur vraie place, dans le contexte de l'époque. Et là, la notoriété de Polanski a joué CONTRE lui (et non POUR lui, comme s'obstine à le déclarer un public peu au fait des magouilles juridiques d'outre-Atlantique).
    Je te conseille également de voir le film de Marina Zenovitch "Wanted et desired" qui est à la fois sans complaisance et remarquablement documenté.
    Autre chose : je parle quand même en connaissance de cause. Dans les années soixante, j'ai, personnellement, perdu ma virginité à 15 ans, avec un homme qui en avait 47. C'est raconté dans mon livre "La vie en Rose", paru aux éditions Grasset jeunesse. Mais comme cet homme n'avait pas un rond, Il ne me serait jamais venu à l'idée (ni à mes parents non plus, d'ailleurs) de lui "demander réparation". Et je n'ai pas touché, comme Samantha Geimer, un dédommagement financier faramineux. (Je n'ai pas non plus été traumatisée, rassure-toi).
    Un dernier truc : l'article de Paris-Match de l'époque est révélateur de la manière dont les choses étaient perçues, en ces temps plus mesurés qu'aujourd'hui : http://www.parismatch.com/People-Match/Cinema/Actu/Roman-Polanski.-Une-Lolita-de-13-ans-a-fait-de-lui-un-maudit-131594/
    3
    Pierre
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Pierre
    Merci pour tes explications Gudule, je vais lire les liens que tu viens de me proposer dans ton commentaire avec attention. C'est vrai que l'affaire Polanski peut s'apparenter à une chasse aux sorcières et de ce point de vu, les personnes qui crient au scandale sans connaître un brin de l'histoire est juste grotesque.

    En tout cas selon moi : "erreur exige réparation", que l'affaire date ou non des 20 ans je trouve que la loi sur la prescription est bête. Si tu tues une personne et que 20 ans après jour pour jour la police te trouve tu as le droit à la Prescription. Je m'égare bien évidemment avec le centre de l'affaire Polanski, je m'en excuse d'avance, mais es-tu d'accord avec cette loi de manière générale ? (20 ans pour un crime mais 10 pour un délit)

    Bref, plutôt que d'écrire bêtement la suite de mon commentaire je vais de suite lire tes liens et revenir dire ce que j'en pense. Bonne journée Gudule.
    4
    Vunck Valérie
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Vunck Valérie
    Chère Gudule,
    Un grand merci pour cette réponse rapide qui m'a ouvert grand les yeux sur votre manière d'écrire.
    Et merci aussi pour votre disponibilité aux lecteurs.
    5
    Pierre
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Pierre
    Je viens à l'instant de lire l'article sur le Paris Match qui est loin d'être objectif, mais cela fait une bout de temps que les journalistes ne retransmettent plus bêtement les informations de l'AFP. Du coup l'article de Paris Match (qui ne sont pas des journalistes reconnus il faut bien l'avouer) est un peu romancé, mais il ne s'agit que de mon humble avis.

    De mon point de vu même si la jeune fille était consentent il y a pédophilie point à la ligne. Je vais me prendre comme exemple, si demain une jeune fille arrive chez moi, fait dans les 17 ans et a le nez plein de cocaïne il ne me viendrait jamais à l'idée d'abuser d'elle. Je ne sais pas si c'est moi qui a un problème en regardant la liste faramineuse de soutient d'artistes de Polanski.

    P.S. : Mon commentaire était un peu longue du coup je l'ai énormément raccourci, désolé à l'avance s'il en devient incompréhensible ^^.

    Je suis toujours ouvert aux discussions et je revois souvent ma façon de penser après débat mais il faut avouer qu'en ce qui concerne la pédophilie et le racisme j'ai des idées arrêtées (peut-être parce que j'ai été éduqué avec énormément de règles). Je ne juge aucunement Mr Polanski mais un homme qui a eu des rapports sexuels avec une fillette tout simplement.

    Bref, désolé du dérangement pour mes commentaires (en espérant ne pas t'avoir trop agacé car tu es pour moi la meilleure écrivaine francophone à l’heure actuelle), je lis et relis avec émerveillement tes bouquins en les voyants de manière différentes à chaque relecture et toutes les personnes à qui j’ai conseillé tes livres m’en ont dit le plus grand bien.

    Bonne journée Mlle Gudule.
    6
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    En l'occurence, il ne s'agit même pas de prescription. 500.000 dollars de dédommagement à la victime et plusieurs mois de prison, je trouve que la dette est payée, et bien payée. Tu en connais beaucoup, toi, des délits qui récoltent une amende aussi exorbitante ?
    Quant à mon opinion sur la prescription, elle est plus nuancée que la tienne. Il est évident que certains crimes sont imprescriptibles — les crimes contre l'humanité, entre autres. Mais la prison est avant tout destinée à préserver la société contre les récidivistes. Quelqu'un qui, après une erreur de jeunesse, mène une existence irréprochable, et ne présente donc aucun danger pour ses contemporains, quelle est l'utilité de le mettre au placard vingt, trente, quarante ans plus tard ? Le temps modifie les êtres. Je pense donc que cette loi indulgente est souvent juste.
    7
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    Tu ne m'agaces pas du tout, ne t'inquiète pas. Et je respecte ton opinion, même si elle ne rejoint pas toujours la mienne.
    L'article de Paris Match, écrit au moment des faits, n'était destiné qu'à te montrer la différence de mentalité entre cette époque et la nôtre. Il est très difficile, dans le contexte puritain et suspicieux d'aujourd'hui, de réaliser à quel point les mœurs étaient plus libres dans les années 60-70. Qu'il soit écrit ou non par des journalistes (mais qu'est-ce qu'un journaliste ? Quelqu'un qui a sa carte de presse et écrit dans un journal, non ? Tu connais une autre définition ? Même si cette profession te semble discutable, opinion que je partage, en foi de quoi affirmes-tu que la personne qui écrit cet article n'était pas un journaliste ?) ; bref, qu'il soit, donc, écrit ou non par des "journalistes", ce papier reflète l'opinion générale. Si les événements qui ont eu lieu entre cette période et aujourd'hui ont changé notre manière de penser, il faut néanmoins tenir compte des critères du passé, sinon ça fausse tout. Lorsque tu dis que toi, tu n'aurais pas agi de la sorte, je n'en doute pas un instant. Mais tu ne vis pas dans une période de libération sexuelle à outrance, de permissivité extrême envers les stupéfiants et l'alcool, ni surtout dans le monde du spectacle où les mœurs étaient (et sont encore) d'une très grande liberté. Natassia Kinski a été pendant plusieurs années l'égérie de Polanski, alors qu'elle n'était guère plus âgée que Samantha Geimer. Bien que de notoriété publique, cela n'a jamais posé de problèmes à ses parents, à la Justice ou à elle-même. D'autant que c'est à cela qu'elle doit sa célébrité ! De nombreux chanteurs de rock ont eu, à la même époque, des compagnes mineures sans que leurs relations crée le moindre scandale (Mike Jagger, entre autres). Les starlettes couchaient avec les vedettes dans l'espoir de récolter un rôle dans leurs films ou de partager un peu de leur gloire. Il est évident que Samantha Geimer a eu cette démarche, sans doute sous l'instigation de ses parents. Et l'on ne peut pas parler de "pédophilie" lorsqu'il s'agit d'une jeune fille qui avait déjà eu des amants, et posait nue pour des revues de charme. Tout au plus "d'éphébophilie" (mais je crois que ce terme ne s'emploie que pour les garçons). Quand on peut tomber enceinte, on n'est plus une enfant ! Le terme "pédophilie" est donc impropre. En revanche, je suis d'accord de parler d'abus de pouvoir : un metteur en scène célèbre a un tel prestige aux yeux d'une gamine de 14 ans, surtout lorsqu'elle a des ambitions de star, que c'est vraiment très facile (et assez lâche) d'en profiter. Mais Polanski n'aura été ni le premier ni le dernier à se taper sans scrupule ce genre de minette. En revanche, il est le seul, à ma connaissance, qui l'ait payé aussi cher !
    8
    Pierre
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Pierre
    Je m'en doute bien que le contexte justifie les actes. Personnellement je suis un peu plus jeune que toi est n'a pas connu cette époque, je verrais bien évidemment les choses sous un angle différent sinon. Sinon lorsque tu dis qu'il a payé la je suis entièrement d'accord avec toi, il vient de faire de la prison et a déjà déboursé une somme hallucinante donc je suis entièrement d'accord pour qu'on le laisse tranquille.

    P.S. : Et pour moi la pédophilie c'est : "désigne une préférence sexuelle d'un adulte envers les enfants prépubères. Selon le critère de l'OMS, les adolescents de 16 ou 17 ans sont aussi classés comme pédophiles". Qu'elle est eu ou non des rapports sexuels avant.

    Pour la définition de Journaliste je suis entièrement d'accord (je disais juste qu'il y avait de bons et de moins bons journalistes). De toute manière tu es à des années lumières de ma connaissance journalistique vu ton parcours et je me garderais bien de faire une remarque sur ce point là. C'est comme si un catholique irait déblatérer des imbécilités sur le bouddhisme simplement par ce qu'il en avait entendu :D
    9
    Pierre
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Pierre
    Je viens d'en parler une bonne trentaine de minutes avec un ami qui a le même avis que toi : "on ne doit pas juger un multirécidiviste comme une personne qui n'a fait cela qu'une seule fois dans sa vie sous emprise de drogue" ; "la mère de la victime n'était pas toute blanche non plus, elles ont retirés leurs plaintes" ; "le juge a réouvert l'enquête pour se faire de la pub, sa fille a été poignardé par plusieurs coups de couteau par une fou, il veut se rendre justice". J'en passe, je comprend totalement votre position, bien évidemment tout n'est pas blanc d'un côté et noir de l'autre.

    Pour finir il me dit que faire l'amour avec une personne de 17 ans une fois de ferait pas de moi un pédophile et qu'il ne faut pas juger Polanski (marié, père de famille responsable) comme tel.
    10
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    Je suis d'autant plus d'accord avec ton copain que la majorité sexuelle d'une fille est à 15 ans. En ayant des rapports avec une fille de 17 ans, tu pourrais juste être taxé de détournement de mineure.
    La prépuberté se situe, chez les filles, avant les premières règles, qui ont généralement lieu entre 11 et 12 ans (et un an plus tôt en Orient et en Afrique). Or, comme tu l'as bien dit, la pédophilie ne concerne que les adultes ayant des relations avec un enfant prépubère. Ce n'était pas le cas de Samantha Geimer qui était, cela se voit sur les photos, déjà formée. C'est la raison pour laquelle sur mes minutes du procès, il est bien précisé "relations sexuelles avec une mineure" et non "pédophilie". Ce sont deux choses très différentes.
    Je vais te raconter une petite histoire qui offre, avec celle de Polanski, de troublantes similitudes. Je la tiens d'un de mes amis, cinéaste septuagénaire dont je tairai le nom. Il y a une trentaine d'années, une jeune fille le contacte. Elle lui dit être folle de son œuvre et demande à le rencontrer. Ils se donnent rendez-vous. La jeune fille, hyper-maquillée et très provocante dans sa tenue, se jette carrément à son cou. Elle lui dit avoir vingt ans et rêver de faire du cinéma. Elle ajoute même qu'elle est prête à tout pour ça. Bien qu'elle ne soit pas du tout son "genre de beauté" comme on dit, mon copain se laisse embobiner. Ils picolent, fument quelques joints et finissent par se retrouver au lit. Le cinéaste précise qu'il a eu du mal à y arriver, parce que, vraiment, elle ne lui plaisait pas. "Mais elle insistait tellement...", explique-t-il. Ce n'est que le lendemain matin qu'elle lui a avoué n'avoir que 14 ans. Mort de peur, le gars ! Et il a ajouté, en terminant son histoire : "Je me suis fait avoir sur toute la ligne : non seulement je n'ai pris aucun plaisir, mais en plus j'ai risqué la taule. Si au moins j'avais su son âge plus tôt, elle aurait eu l'attrait du fruit défendu. Mais je n'ai même pas eu cette consolation. Ça a juste été une corvée..." Bon, je ne pense pas que pour Polanski, ça ait été une corvée, mais il a été piégé par ses sens, par la situation, par l'ambiance... et ça doit faire quarante ans qu'il le regrette !
    11
    Vunck Valérie
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Vunck Valérie
    Chère Gudule,

    Dans le cadre de mon cours de littérature (en tant que future bibliothécaire-documentaliste), je dois remettre un travail sur un auteur de mon choix. Et c'est vous que j'ai choisie.
    Bien qu'ayant également lu certains ouvrages jeunesse, je vais plus me baser sur vos nouvelles pour adultes.
    Une question me taraude toutefois et j'espère que vous voudrez bien m'y répondre : comment faites-vous pour être si différente en littérature jeunesse et en littérature adulte ? D'où vous vient cette parfois cruauté que l'on y ressent et qui, il est vrai, m'ont parfois mise mal à l'aise ?
    Pourtant, j'ai adoré...
    J'espère que vous voudrez bien me répondre, ce qui me permettra d'étoffer ainsi mon travail.
    D'avance un grand merci.
    Vunck Valérie
    12
    Gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:53
    Gudule
    Suis-je réellement différente en littérature jeunesse et en littérature adulte ? Je n'ai pas ce sentiment. Bien sûr, pour les adultes, je pousse le bouchon plus loin, je vais jusqu'au bout de ma démonstration. En jeunesse, je suis plus suggestive, plus modérée aussi. Il est évident que mon écriture et mes idées se modèlent au degré de maturité de mes lecteurs. Mais je suis toujours motivée par les mêmes sentiments : dénonciation des abus de pouvoir, de la ségrégation, de l'exclusion, du racisme, de la malveillance... Défense des êtres faibles, les enfants et les animaux en particulier, mais également les vieillards, les émigrés, les classes sociales défavorisées, les malades, les handicapés... En bref, mes préoccupations sociales sont toujours le point de départ de tout ce que j'écris, quel que soit le sujet que j'aborde et le public auquel le livre est destiné. L'apparente cruauté dont je fais preuve dans certains de mes récits est toujours dénonciatrice. J'ai le souvenir d'un adolescent me demandant : "Comment peut-on à la fois aimer les animaux, et décrire les sévices dont ils sont victimes dans "J'irai dormir au fond du puits" ? Je lui ai expliqué que l'indignation qu'il avait ressentie, à la lecture de ces passages, était, pour moi, la preuve que mon discours avait atteint son but.
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