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LE BEL ÉTÉ 9
FAITS D’HIVER
Sylvain mourut le 2 janvier, inaugurant une véritable ère glaciaire. L’hiver 2013, qui avait débuté en octobre — chose rarissime dans le Sud-Ouest où les arrière-saisons sont d’ordinaire clémentes — semblait ne jamais devoir s’arrêter. Février, mars, puis avril, battirent tous les records d’intempéries de ces dix dernières années. « Le temps est en harmonie avec mes états d’âme » me disais-je, tandis que la tempête battait les vitres, transformant le paysage en une litho de Dürer : ciels tourmentés, carcasses d’arbres tordues par l’ouragan, éclairs aveuglants, sombres horizons.
Histoire d’être moins seule, je guettais les messages de Castor Tillon, toujours fidèle au poste, si bien que nous prîmes l’habitude de passer nos soirées à chatter sur l’écran. On s’envoyait des morceaux de musique, des extraits de films, des confidences, parfois. Et, bien sûr, des bons mots. Vers minuit, nos adieux s’agrémentaient de « bisous » tarabiscotés, dans toutes les polices disponibles sur le Net ; c’était à qui posterait les plus spectaculaires, et, vu mon incurie informatique, il gagnait toujours. Durant les mornes semaines où, recluse chez moi, je tentais en vain d’écrire, de lire, de me gaver de vieux feuilletons pour contrer l’absence de Sylvain, ces rendez-vous virtuels prirent petit à petit une importance primordiale. Ils étaient, comment dire ? ma bouffée d’oxygène, mon repère, mon point d’appui. Mon p’tit rayon de soleil dans la grisaille ambiante.
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Commentaires
1RykoSamedi 9 Novembre 2013 à 08:43Répondre
Et pis j'suis d'accord avec Castor pour le ne sert que si l'on en use.
Pour coucou aussi j'suis d'accord.
Coucou Castor !
D'accord, je me la pète, mais je n'ai pas de Gudule, Castor ou Mêo près de moi. Ça pourrait rendre le bleu moins bleu et le soleil plus con si je ne sentais pas votre présence là. Oui, en dedans.
Encore doute un sortilège de la physique quantique.
Merci, Ryko.
Pas pour les corrections, mais pour les jolies choses sur l'amitié et les castors.
Le ptit rayon de soleil, c'est toi.
C'est la vie qui s'use si on ne s'en sert pas.
Le pauvre.
Zut, j'ai pas trouvé de plaisanterie fine sur les grottes éponymes. Ce sera pour une autre fois.
J'ai lu "la gloire de mon père" quand j'étais gamin et cette phrase m'a marqué. C'est bien plus tard que j'ai lu "Moignons des ours" de Jack London.
Allez, je dois vaquer. Que le grand Manitou des rongeurs et des petits caprins (genre Bocquillon) t'ait en sa douce garde.
Hugh.22; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3023; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3024; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3025; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3026; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3027; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3028; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3029; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3030; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3031; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3032Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:3033J^; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3034J^; guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3035guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3036guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:3037guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:30
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