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LE BEL ÉTÉ 58
MÉDECINE DU FUTUR
Loin de moi l’idée de remettre en cause le corps médical, tellement sollicité en cette fin de civilisation paranoïaque et mortifère. D’autant que j’ai pu tester sa célérité quand il s’est agi de diagnostiquer mon cancer. Mais n’empêche… Lorsque, toute sa vie, on s’est allègrement passée du « docteur », relativisant ses petites misères et muselant ses angoisses à coup de « c’est pas grave, ça passera tout seul », on ne se doute pas de l’inaccessibilité de « ceux qui savent ». Or, ce sont eux, justement qui vous répètent à chaque visite : « Compte tenu de la dangerosité de votre traitement, n’hésitez pas à nous alerter au moindre signe suspect ». OK. Comme les signes suspects se multiplient, vous finissez par appeler l’hôpital. L’on vous répond qu’aucun spécialiste n’est actuellement disponible.
— Même pour me parler cinq minutes ? implorez-vous.
— Non, non, ils sont tous occupés.
— Quand puis-je rappeler ?
— Laissez-moi votre numéro ; sitôt que l’un d’eux se libérera, c’est lui qui vous rappellera.
Vous attendez deux jours, trois jours ; personne ne se manifeste. Vous retéléphonez ; même scénario. De guerre lasse, vous vous rabattez sur votre généraliste ; manque de pot, il est en congé. Bon, alors, vous faites quoi ?
Vous restez sagement en tête-à-tête avec vos (au choix) nausées, palpitations cardiaques, éruptions cutanées, flatulences, pertes d’équilibre, conjonctivite, douleurs abdominales, migraine, tracasseries digestives, tiraillements musculaires…, en vous répétant comme jadis : « Allons, allons, un peu de patience, ça passera tout seul » ? Ou vous cherchez des réponses sur le Net ? Vous cherchez, bien obligée. Et là, vous découvrez que non seulement ces symptômes sont les effets secondaires de la chimio, mais que la liste complète est quatre fois plus longue. Du coup, vous vous empressez de l’éplucher — au risque de vous auto-infliger l’ensemble des malaises décrits, par mimétisme.
« Pourquoi l’oncologue ne m’a-t-il rien dit ? » vous demandez-vous alors. Pourquoi n’ai-je pas été informée que ce traitement comportait un danger de leucémie, par exemple ? Et qu’il ne déboucherait pas sur une guérison comme on me l’a laissé entendre, mais sur une simple rémission ? Pour m’épargner ? Par manque d’empathie ? Par peur d’affronter de face le regard du condamné ? Par j’m’enfoutisme, tout bêtement ? « Si j’aurais su, au lieu d’aller chez le toubib, je me serais directement connecté sur Wikipédia », pourrait déclarer Petit Gibus dans une « Guerre des boutons » remise au goût du jour.
À quand les consultations virtuelles, comme dans les livres de science-fiction des années trente ?
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Commentaires
(je penche pour l'option b^^)
J'ai une amie obligée d'avaler des tonnes de médocs matin, midi et soirs depuis des années et ce jusqu'à la fin de ses jours, sauf miracle de la médecine ou de Notre Dame de Machin qu'elle ne fréquente pas. Elle préfère souvent ne pas lire la liste des effets secondaires. Ça lui fout la trouille.
Grâce aux progrès de la médecine, on est malade de plus en plus longtemps.
La saga "Les hommes en blanc" de Soubiran a laissé dans l'opinion une image TRÈS idéalisé des médecins ! Dans la réalité, ils sont tellement humains, c'est-à-dire pas terribles, que c'en est parfois à pleurer…
Gros gros bisous et très bonne année 2014 !16Pata lVendredi 29 Août 2014 à 13:29
Du moins, j'espère vraiment que ça ne l'est pas :(17Anne-MarieVendredi 29 Août 2014 à 13:29
J'étais partie quelques jours en Ardèche et je lis tes articles avec retard. Au début de tes articles, tu disais que tu ne voulais pas boire de tisane... j'ai respecté. Pourtant, je suis très "médecine naturelle". Elle ne soignera pas ton crabe, mais cela peut t'aider à mieux supporter le traitement et ça, évidemment, les toubibs conventionnels s'en foutent. Je suis abonnée à une revue de médecine naturelle et je dois recevoir sous peu un dossier sur "comment aider le corps à réagir face au cancer". Si cela peut te servir, je serai contente de te le faire parvenir. Je t'embrasse et je te souhaite le bonheur puisque l'amour, ça y est, tu l'as ! Bises. Anne-Marie
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(les toubibs)