• grands moments de solitude 97 (tome 2)

                                                                 Serial menteuse (suite)

     

             Quelque vingt ans plus tard, je remis le couvert. Mais pour ma fille, cette fois. Et non par goût de la mystification, par complicité de mère. L’histoire de Johnny l’ayant incitée à marcher sur mes traces, nous ressuscitâmes le séduisant yankee. Le fils d’une de mes amies, en voyage à New York, lui prêta son visage, photographié devant l’Empire State Building, et je me lançai dans la rédaction de lettres d’amour. Le mensonge, cette fois, fut plus abouti, car Mélanie avait de bonnes notions d’anglais, ce qui me permit, sous sa dictée, d’intercaler des mots  « couleur locale » dans mes courriers.

             Pendant quelques jours, ce nouveau jeu fit d’elle la vedette du collège, puis elle se lassa de la frime à deux balles, et, dans un grand élan de sincérité, avoua notre supercherie — ce qui me rendit, moi, parfaitement ridicule.

             Comme quoi, le plaisir de mentir n’est pas héréditaire.

            

          

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  • Commentaires

    1
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:16

    Hé, hé, Mélaka relance le débat sur l'inné et l'acquis :)

    2
    Mardi 30 Décembre 2014 à 12:16

    Dans un grand silence, paradoxal pour un débat...

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