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grands moments de solitude 88 (tome 2)
Le sabre et le goupillon
A deux ans, Alix, le fils de Mélanie, mange les gendarmes, (ces insectes rouge et noir qui grouillent sous l’écorce des arbres, au printemps). Il les poursuit à quatre pattes dans les ruelles du village, et sitôt qu’il en attrape un, l’avale goulûment.
— Quelle horreur ! s’offusque une voisine. Crache ça, petit bonhomme, tu vas tomber malade !
—Ne vous inquiétez pas, m’esclaffai-je, il ne risque rien. Toute ma vie j’ai bouffé du curé, et j’ai toujours bon pied bon œil. Pour mon petit-fils, croquer des gendarmes, c’est un réflexe héréditaire.
Effarement de la dame dont le mari est flic et le frère franciscain.
— Alors là, s’il s’agit d’une affaire de famille…
Ainsi se fondent les dynasties et se détruisent les réputations, dans nos charmantes contrées.
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Commentaires
Avant, c'était le loup qui croquait la grand-mère. Aujourd'hui c'est le castor, qui dédaigne le bouleau. Les temps changent.
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Ça ne donne pas envie de croquer le marmot.