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grands moments de solitude 83 (tome 2)
Hospitalité
Etant donné les préjugés de mes parents — pour qui le mariage était sacré, indissoluble, et le divorce prohibé à l’extrême —, je leur cachais soigneusement mes problèmes conjugaux. La distance entre Paris et Spa (où ils vivaient) facilitant cette dissimulation, ils ignoraient qu’Alex et moi, après une rupture houleuse, avions refait nos vies chacun de son côté. Aussi, quand ils venaient nous rendre visite (tant que leur état de santé leur permettait encore de voyager), je prétendais que mon mari était en déplacement. Nos enfants, soigneusement briefés, jouaient le jeu, et Sylvain s’éclipsait quelques jours. Oui mais, pour aller où ? À la rue ? À l’hôtel ? Chez des potes ? C’était là que le bât blessait.
— Et pourquoi pas à la maison ? proposa Alex à qui nous faisions part de notre embarras.
La cohabitation se déroula sans encombres. Désormais, tous les trois ou quatre mois, Sylvain s’octroya une petite semaine de vacances chez mon ex. Vacances d’autant moins contraignantes qu’ ils étaient tous deux férus de poker et profitaient de l’occasion pour s’adonner à leur hobby jusqu’à pas d’heure.
J’aurais pu ajouter, pour la beauté de l’histoire, qu’ils s’éprirent follement l’un de l’autre, mais ce ne fut pas le cas. En tant qu’auteur, je le déplore ; mais pas en tant que femme. C’eût pourtant été une sacrée solitude, au sens propre comme au figuré !
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Commentaires
1YunetteDimanche 16 Août 2015 à 11:58Je trouve ça fou et fabuleux à la fois. C'est magnifique !Répondre2Marie-DoDimanche 16 Août 2015 à 12:32Alors, cher Castor, si je compte bien : 4 jours après mon anniv du 12, ça fait le 16 ah ah (du même mois, la même année, c'est pas beau, ça ? ) alors bon anniversaire à toi, Castor !
et merci, merci encore de continuer le blog que nous aimons tant, qui nous permet de nous évader de ce monde cruel, en poésie, en sourires...
monde cruel qui vient encore, la semaine dernière, de nous piquer un copain artiste de notre âge précisément que nous avions retrouvé dans notre bourg alors qu'il vivait à Paris...
Bisous des Bérets d'soie, euh, des Véretzois.
Eh ben, ils avaient l'air de faire piquer de sacrées suées, et leurs visites ne délassaient pas, aux parents venus de Spa :)
N'est-ce pas, Yun ?
@ Pata : c'était de la vieille bourgeoisie belge, hein, avec ce que ça impliquait de préjugés et d'a priori. A part ça, des gens charmants, paraît-il.@ Marie-Do : tu comptes bien, on est pratiquement jumeaux, hein ! Merci pour les vœux.
Oui, ce blog est important, c'est le petit lien quotidien qui nous rattache encore à notre Gudule. Je ne peux pas me résoudre à le laisser mourir.
Pour Coyote, ça m'a consterné, et Mélanie a perdu un copain. Ma Fifille était une fan de Mammouth et Piston.
Bises, les vers-à-soie !6YunetteLundi 17 Août 2015 à 08:35Coyote. Toute mon adolescence... Cette année est dure.
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