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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 78
Fan club
Pour la sortie du « Club des petites filles mortes », les éditions Bragelonne m’invitent au salon du livre de Paris. Ô miracle, durant une petite demi-heure, je dédicace à côté de Terry Jones qui présente son dernier ouvrage : « Erik le Viking ».
Terry Jones... L’un des piliers des Monty Python... Acteur, metteur en scène, écrivain remarquable... J’en ai la chair de poule.
Tout autre que moi sauterait sur l’occasion de lui faire un brin de causette, histoire de pouvoir dire à ses petits-enfants : « Je l’ai bien connu ». Oui mais voilà, je ne parle pas un mot d’anglais et lui pas un mot de français. D’autre part, il est assailli par ses admirateurs, et surtout, je suis terriblement impressionnée. Résultat : je rentre dans ma coquille. Juste un petit « Bonjour » au moment où son illustrateur (mon copain Boulet) nous présente l’un à l’autre, puis le mutisme complet.
Cependant, tout en signant mes livres, je me creuse les méninges. Comment attirer, ne serait-ce qu’un instant, son attention ? Il doit bien y avoir un moyen, foutrebleu ! Quelque chose qui l’amuse, le charme, le fasse sourire ; un geste, un mot, une mimique, que sais-je ? Si je reste comme ça, il va croire que je le snobe !
Hélas, j’ai beau réfléchir, je ne trouve rien. Le désert. Le néant. Le vide intersidéral. Mon cerveau s’est mis en stand by.
Sa prestation terminée, Terry Jones se barre. C’est alors que je réalise. Le bouquin qui se trouve au sommet de ma pile — « La Ménopause des fées », pour ne pas le nommer — porte ces quelques mots, imprimés sur la page de garde : Mes plus vifs remerciements à Terry Jones et Lady Cottington pour leur collaboration involontaire à cet ouvrage. Cet hommage fait référence à son album : « Le livre des fées séchées de Lady Cottington », dont je me suis quelque peu inspirée. Que n’ai-je eu la présence d’esprit de le lui montrer ! C’eût été une entrée en matière fort sympathique, je trouve...
Pffff, j’y ai même pas pensé.
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Commentaires
1benoît barvinLundi 5 Mars 2012 à 08:43Répondre
Ben voilà : j'arrive pour faire du mauvais esprit.
Je comprends, pour le "trou" : ça m'est arrivé souvent.4guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:48
Nous sommes quand même bien peu de chose, face aux arcanes de la célébrité, mon pauvre ami. On ne dira jamais assez la souffrance du ver de terre fan d'une étoile. Heureusement que ce ver, parfois, se tord de rire !5guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:48
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