• grands moments de solitude 68 (tome 2)

                                                    Le coup du parapluie

     

           Après avoir longtemps cherché un éditeur pour mon premier roman, Autopsy d’une conne (voir chapitre 93 du présent recueil), j’eus enfin la joie d’être acceptée par Denoël dont le directeur commercial, Bernard W. cherchait des auteurs  décalés  pour sa nouvelle collection : « Périphériques ». À la base de ce projet, le succès phénoménal de C’est beau, une ville la nuit.

             — Cette collection sera dirigée par Richard Bohringer en personne, m’expliqua Bernard lors de notre première entrevue. D’ailleurs, je viens de lui donner votre manuscrit dont j’ai apprécié à leur juste valeur la spontanéité, la verve impertinente, le sens de l’autodérision et les pirouettes syntaxiques.

             Je reçus ces mots divins comme le saint-Sacrement. C’était la première fois que ma prose me valait de tels compliments, surtout de la part d’un grand éditeur.  En général, elle suscitait plutôt des froncements de nez, une bouche pincée ou un haussement d’épaules suivi d’un « ouais, bof » mitigé.

             Je flottais toujours sur mon petit nuage quand, dans l’après-midi, le téléphone sonne à mon bureau.

             — Guduuule !, hurle la standardiste, excitée comme une puce, y a Richard Bohringer pour toi, à l’appareil !

             Le cœur battant à tout rompre, je décroche, et me parvient une voix dont tout le monde connaît les accents éraillés.

             Or, cette voix, non contente de titiller ma fibre cinéphile, me déverse dans l’oreille une bordée de louanges qui en feraient rougir de plus coriaces que moi. R.B. vient de finir mon livre et, en substance, l’a adoré. Surtout la scène du parapluie qu’il décortique longuement.

             — J’adore le personnage de Louis de Backer, conclut-il. Ce rôle est taillé sur mesure  pour moi. Je vais en causer à Jean-Jacques Beineix.

             Cette fois, c’est carrément les trompettes de Jéricho

     

     

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  • Commentaires

    1
    Mardi 19 Août 2014 à 03:07
    Castor tillon
    Faut reconnaître que Richard Bohringer serait parfait dans ce rôle.
    Ce livre est une immense solitude à lui tout seul.
    2
    Mardi 19 Août 2014 à 10:16
    melaka
    Mais, c'est pas une solitude, comme tu nous le présente là ! c'est plutôt une youpitude !
    3
    Mardi 19 Août 2014 à 10:23
    Gudule
    ben faut bien varier un peu, hein !
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    4
    Mardi 19 Août 2014 à 12:15
    Castor tillon
    Sans vouloir spoiler la suite de cette youpitude, je crois qu'elle va un peu basculer dans la grognitude.
    Qu'est-ce qu'on spoile !
    5
    Mercredi 20 Août 2014 à 02:38
    Tororo
    La spoilitude, ça n'existe pas.
    6
    Mercredi 20 Août 2014 à 13:47
    Pata
    Oh que si ça existe sur Internet, la spoilitude !!

    Heureusement, ici, on la devine entre les lignes de comms qui restent quand même charitablement flous !

    En tout cas, la classe pour ce début -et cette parution !- d'histoire !
    7
    Vendredi 22 Août 2014 à 12:00
    titoulematou
    super!!!!!!!!!tenez nous au courant pour qu'on achete ce bijou!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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