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grands moments de solitude 46 (tome 2)
La foire aux (dés) illusions
Courant 70, je commence, de temps à autre, à signer dans Charlie hebdo des articulets rigolards et grinçants. La gloire pour une petite Belge émigrée du Liban (et, faut-il l’avouer ? pas follement débrouillarde).
Or, un jour, que vois-je fleurir sur les murs de Paris ? De grands GUD, tagués à la bombe. Or, Gud, c’est le diminutif que me donne mon mari...
— Tu crois que ce sont mes lecteurs qui ont écrit ça ? lui demandai-je, le cœur battant.
Aussi ignare que moi en politique, il suppose que oui et m’en félicite. Ce qui me conforte dans ma douce illusion. Si bien qu’en arrivant aux éditions du Square, je claironne, toute fiérote:
— Vous avez vu ces GUD marqués un peu partout ?
— Oui, c’est vraiment le mouvement d’extrême-droite qui monte, répond distraitement Choron. Des violents, en plus. Des activistes de merde qui ne reculent devant rien.
— Le Groupe Union Défense ? intervient Odile, son épouse. Ah ouais, ça craint. Cavanna le descend dans le prochain numéro.
J’opine d’un air niais, les mains glacées.
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Commentaires
1YunetteJeudi 9 Juillet 2015 à 08:39Outch, ça fait mal ! Heureusement qu'un ULE est venu s'accrocher!RépondreEn tout cas, 45 ans plus tard, on parle toujours de Gudule et de ses écrits. Le GUD, pfrrrt. Il est retourné au néant dont il n'aurait jamais dû sortir.
3YunetteVendredi 10 Juillet 2015 à 08:46Comme quoi c'était un signe ! C'était bien pour elle, ces sigles disséminés !
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