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grands moments de solitude 3 (tome 2)
Irma la douce (bis)
Quand, à dix-sept ans, je me retrouvai « avec le ballon » (comme on disait alors), tante Irma vint soutenir mes parents, dépassés par les événements. Comme nous prenions le thé en tête à tête, elle me demanda gravement :
— Puis-je te poser une question qui me tracasse ?
J’acquiesçai, bien sûr.
— Où as-tu trouvé le courage de te mettre nue devant un homme ?
Le fou-rire au bord des lèvres, je gloussai, un rien cynique :
— Tu te moques de moi ou quoi ? C’est pour rester habillée qu’il m’aurait fallu du courage !
Dans son regard effaré, je vis basculer ses certitudes.
Je crois que ce jour-là, elle eut le sentiment d’avoir rencontré le diable.
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Commentaires
1Castor tillonDimanche 15 Juin 2014 à 02:24Répondre
La pauvre.. Par cette simple petite phrase tu as peut-être provoqué l'apparition de l'idée qu'elle avait rien compris à la vie depuis le début. Hé y en a qui se sont suicidés pour molins que ça !
C'est triste quand même, de n'avoir jamais croisé la bête, et de ne jamais s'être rendu compte qu'elle n'est pas si terrible :(
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