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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 217
Conscience professionnelle
Une éditrice, moins jeune que la précédente mais tout aussi vindicative, m’impose d’insupportables remaniements de texte.
— Mais pourquoi faites-vous ça ? m’énervai-je. Pour vous approprier les livres que vous publiez ?
Elle me toise avec hauteur.
— Tttt, pour les améliorer, tout simplement. C’est dans votre intérêt que je vous corrige. Vous devriez me remercier !
— Et si je préfère ma version à la vôtre ?
— On n’est pas objectif vis-à-vis de son propre travail. Croyez-moi, si j’avais été l’éditrice de Flaubert, il ne s’en serait pas tiré comme ça. Jamais je n’aurais laissé Madame Bovary sortir dans cet état. Et je suis sûre que, contrairement à vous, il m’en aurait été reconnaissant.
Brave Gustave, va !
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Commentaires
1Benoît BarvinDimanche 7 Octobre 2012 à 09:22Répondre
Par contre, elle, malgré son grand talent, je n'ai pas retenu son nom, dont je doute qu'il passe à la postérité.4crayon d'boisVendredi 29 Août 2014 à 13:41
J'imagine que vos avis sont sollicités à l'occasion par de jeunes auteurs, n'avez-vous jamais été tentée de suggérer à l'un ou l'autre quelques remaniements ?5NadegeVendredi 29 Août 2014 à 13:416guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:41
@ Benoît : nous avons vécu un peu les mêmes trucs, tu peux donc en parler comme moi. C'est d'ailleurs une plainte récurrente chez les auteurs, cette appropriation de leur travail par l'éditeur. Françoise Xénakis, qui n'acceptait aucune correction autre qu'orthographique, avait une jolie réponse à ce problème : "Mais ma chérie, ce n'est pas un livre à quatre mains !" Tout était dit.7guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:418NadegeVendredi 29 Août 2014 à 13:419GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4110GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:41
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