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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 201
Le Juif
— Ton manteau est trop petit, dit maman. Je vais t’en acheter un neuf chez le Juif.
« Le Juif » tient un magasin de prêt-à-porter, dans le bas de la rue. C’est un commerçant aimable et empressé.
Nos emplettes terminées, nous remontons chez nous.
— Pourquoi tu l’appelles « Le Juif » ? demandai-je en chemin. Il n’est pas Belge, comme nous ?
Maman secoue négativement la tête. Et moi, sans me démonter :
— Alors, comment ça se fait qu’il a l’accent bruxellois, hein ?
Ce fut la première fois que je doutai de ma mère. J’avais six ans.
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Commentaires
1Benoît BarvinMercredi 5 Septembre 2012 à 09:07Répondre3GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:434MathildeVendredi 29 Août 2014 à 13:43
Comme à chaque fois, c'est un réel plaisir de vous lire. Un peu tous les jours, le moment de poésie de ma journée.
Merci pour votre merveilleux travail, pour vos merveilleux livres. Merci de m'avoir fait aimer la lecture...
C'était il y a onze ans de cela, dans le CDI de mon collège de ZEP, en banlieue parisienne. J'avais onze ans. C'était "La vie à reculons", et ça ne m'a jamais quittée.
Merci :)5GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:436GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:43
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