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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 20
La baignoire de l'horreur
Cette mésaventure ne m'est pas arrivée à moi, mais à la chair de ma chair — ce qui, somme toute, revient au même, surtout vu l'âge qu'avait à l'époque la dite chair ; un âge où le cordon ombilical n'est point encore coupé.
A cette époque, Olivier avait une dizaine d'années et sa sœur Mélanie, quelques mois. J'avais laissé cette dernière barboter dans la grande baignoire aux trois-quarts vide, sous la surveillance de son frère. Un quart d'heure plus tard, je remonte pour la sécher. Pas d'Olivier. En ronchonnant, je la sors, l'habille, et la descend dans la cuisine pour lui donner son repas, non sans avoir mis à tremper, dans l'eau du bain, une serviette de toilette souillée.
Quelques minutes passent, puis j'entends un cri… Mais un cri ! Il y avait toute l'horreur du monde, dans ce cri-là. Une indicible épouvante.
Je me précipite. Mon Olivier, debout à la porte de la salle de bain, regardait, tétanisé, le linge flotter à la surface de l'eau, convaincu qu'il s'agissait du cadavre de sa sœur, noyée par sa faute…
Il lui a fallu plusieurs heures pour se remettre. Et encore aujourd'hui, ce souvenir le hante, dans ses cauchemars. Ainsi se chope-t-on des traumatismes.
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Commentaires
1Benoît BarvinSamedi 7 Janvier 2012 à 09:03Répondre6guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:507guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:508guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:509MélanieVendredi 29 Août 2014 à 13:5010guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:50
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