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grands moments de solitude 2 (tome 2)
Irma la douce
Il n’y a pas plus naïf qu’une vieille fille, surtout frôlant la soixantaine. C’était le cas de tante Irma, pour notre plus grande joie, à nous, ses neveux. Aussi, au mariage de mon frère Claude, l’attirâmes-nous à la table des « jeunes » histoire d‘égayer quelque peu le banquet. Nous ne le regrettâmes point.
Au beau milieu du repas, avisant l’annulaire du marié dépourvu de l’anneau réglementaire, la chère créature s’exclama :
—Tu ne portes pas ton alliance, mon petit Claude ?
— Non, répondit l’intéressé : je déteste les bagues. Ça me gène pour dessiner.
Grimace désapprobatrice de tante Irma.
—Tu as tort : c’est un bon préservatif !
Prise d’un fou-rire inextinguible, la tablée entière plongea dans son assiette tandis qu’un de mes cousins remarquait placidement :
— Ça dépend où on la met.
Ce n’est que bien plus tard que nous comprîmes l'astuce. Par « préservatif », tante Irma entendait « signe destiné à préserver la vertu de l’époux en marquant publiquement le territoire de l’épouse ».
Le sens caché des mots m’étonnera toujours.
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Commentaires
1Annie GHSamedi 14 Juin 2014 à 00:18Répondre
- Mes mains ont grossi. Je ne peux plus mettre mon alliance, elle me scie le doigt.
Réponse désabusée d'un mec en instance de divorce :
- Moi, elle me scie la tête.
A Castor, t'as pas honte d'écrire "seins" s..., comme "La P... respectueuse" de Zola dans les éditions des années 40 ?
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