• grands moments de solitude 2 (tome 2)

                                                          Irma la douce

     

               Il n’y a pas plus naïf qu’une vieille fille, surtout frôlant la soixantaine. C’était le cas de tante Irma, pour notre plus grande joie, à nous, ses neveux. Aussi, au mariage de mon frère Claude, l’attirâmes-nous à la table des « jeunes » histoire d‘égayer quelque peu le banquet. Nous ne le regrettâmes point.

               Au beau milieu du repas, avisant l’annulaire du marié dépourvu de l’anneau  réglementaire, la chère créature s’exclama :

      ­         —Tu ne portes pas ton alliance,  mon petit Claude ?

               —  Non, répondit l’intéressé : je déteste les bagues. Ça me gène pour dessiner.

               Grimace désapprobatrice de tante Irma.

               —Tu as tort : c’est un bon préservatif !

               Prise d’un fou-rire inextinguible, la tablée entière plongea dans son assiette tandis qu’un de mes cousins remarquait placidement :

                      — Ça dépend où on la met.

                      Ce n’est que bien plus tard que nous comprîmes l'astuce. Par « préservatif », tante Irma entendait « signe destiné à préserver la vertu de l’époux en marquant publiquement le territoire de l’épouse ».

                      Le sens caché des mots m’étonnera toujours.

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  • Commentaires

    1
    Samedi 14 Juin 2014 à 00:18
    Annie GH
    Quand nous étions jeune, le statut de vieille fille était parfois bien difficile à porter… Et pourtant parfois… Ta tante Irma me fait penser à une vieille fille de mon entourage qui était devenue la bonne fée de ses neveux et nièces…
    2
    Samedi 14 Juin 2014 à 01:37
    Castor tillon
    Faut reconnaître que mise sous des s... mise sous dessin, la bague attelle.
    3
    Samedi 14 Juin 2014 à 09:41
    Mêo
    Ça me fait penser à un dialogue entendu :
    - Mes mains ont grossi. Je ne peux plus mettre mon alliance, elle me scie le doigt.
    Réponse désabusée d'un mec en instance de divorce :
    - Moi, elle me scie la tête.
    4
    Samedi 14 Juin 2014 à 13:30
    Gudule
    @ Annie :c'était le cas de tante Irma.
    A Castor, t'as pas honte d'écrire "seins" s..., comme "La P... respectueuse" de Zola dans les éditions des années 40 ?
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    5
    Samedi 14 Juin 2014 à 22:49
    Castor tillon
    Le mari de l'apicultrice aimait à mettre sa main sous l'essaim.
    6
    Samedi 14 Juin 2014 à 23:00
    Castor tillon
    Mais comment est-ce qu'on en est venu à parler de seins dans ce texte, c'est ça que je ne comprends pas. Alors qu'il n'y a qu'une bague qu'on préserve, hâtif.
    7
    Samedi 14 Juin 2014 à 23:01
    Castor tillon
    Voilà de ces solitudes qui augurent bien de la suite, chouette.
    8
    Lundi 21 Juillet 2014 à 16:31
    Pata
    Hé, hé, c'est mignon, comme les mots peuvent prendre un sens différent selon les oreilles qui les écoutent !
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