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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 187
Intuition
L’un de mes premier romans s’intitulait « A la folie ». Il eut une curieuse destinée que j’ai racontée dans l’avant-propos de mon recueil « Les filles mortes se ramassent au scalpel », paru aux éditions Bragelonne. L’histoire était tragique, et, dans le chapitre où mon héroïne nageait en plein drame, j’avait écrit : « Elle s’affairait, rangeait, briquait, dépoussiérait avec une sorte de frénésie têtue ; gestes éternels des femmes face au désespoir, à la maladie, à la mort... » L’éditeur de chez Gallimard, où mon livre devait sortir, biffa ce passage, l’estimant pompeux, désuet et antiféministe.
Je le retirai donc.
À regret.
Et à tort.
Trente ans plus tard, ayant moi-même vécu de douloureux événements, j’ai souvent repensé à cette phrase. Et je l’affirme haut et fort : elle n’était ni pompeuse, ni désuète, ni antiféministe, mais tout bêtement prémonitoire.
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Commentaires
1Benoît BarvinMercredi 8 Août 2012 à 09:47Répondre5GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:436guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:43
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