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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 181
Le silence de l’amer
Quand E.T. est sorti en salle, Mélanie avait cinq ans et Louis-Gaël, le fils de notre copain Jean-Luc, six. Nous décidons donc, Jean-Luc et moi, de les emmener ensemble au cinéma.
Durant la première moitié du film, tout se passe bien. Puis vient la scène où le petit extrarrestre, tombé aux mains des militaires, semble sur le point de mourir. Et là, au moment le plus pathétique, une sorte de sirène trouble le silence : c’est ma Mélanie qui pleure à chaudes larmes. Louis-Gaël, en revanche, ne bronche pas. Il reste tout raide dans le noir, à la grande satisfaction de son père qui apprécie ce stoïcisme. Et, une fois la séance terminée :
—Tu en as fait, un raffût ! reproche Jean-Luc à Mélanie.
Puis, se tournant vers son fils :
— Toi, par contre, tu as été parfait. Je suis fier de toi, bonhomme !
Pour toute réponse, le petit garçon, toujours muet, ouvre la bouche... et vomit son repas de midi.
Je n’ai pas ri, je le jure. J’ai juste remarqué d’un air détaché :
— Chacun s’exprime comme il peut, hein !
Sans un mot, Jean-Luc a sorti ses kleenex. Je crois bien qu’il était vexé.
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Commentaires
1Benoît BarvinVendredi 27 Juillet 2012 à 07:48Répondre
Je ne sais pas ce qui est le plus marrant, de l'alarme incendie qui s'élève dans le cinéma, du petit garçon qui gerbe, ou de ta réflexion finale.
Ma fille avait eu peur, pendant les premières minutes, c'est un peu flippant pour des gamins de 5-6 ans.3guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:44
@ Castor : hi hi... du vécu pur jus !
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