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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 178
Belle de Nuits
Allez, pour une fois, je vais vous raconter une Solitude qui ne me concerne pas directement, mais fait partie de nos anecdotes familiales.
Mon lointain ancêtre, qui habitait Nuits-Saint-Geroges, avait trois filles surnommées « les belles de Nuits ». En tant que hobereau de province, il fréquentait les officiers de la garnison voisine, dont un certain Napoléon Buonaparte, caporal d’origine corse. La taille de ce dernier, ainsi que son accent à couper au couteau, faisaient de lui la tête de Turc de ses camarades — ce qui déplaisait à Ludovie, la plus jeune des trois sœurs. Elle le défendait donc bec et ongles, si bien que Napoléon la surnommait « mon bouclier charmant ». De là à demander sa main, il n’y avait qu’un pas — qu’il s’empressa de franchir.
— Pas question ! répondit mon ancêtre, indigné. Jamais je ne donnerai ma fille à un petit caporal sans avenir.
La belle Ludovie, qui faillit devenir madame Buonaparte, en compagnie de son fils Louis, mon arrière-grand-père.
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Commentaires
1Benoît BarvinSamedi 21 Juillet 2012 à 08:11Répondre5GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:446GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:44
@ Tororo : à mon avis, c'est un peu l'inverse : ceux qui les avaien t surnommées "les Belles de Nuits" jouaient avec ironie sur la similitude de terme avec "belles de nuit" — c'est-à-dire ce qu'on appelait aussi, avec pudeur, des "demi-mondaines". Des dames galantes, quoi !7OdomarVendredi 29 Août 2014 à 13:448GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:449NadegeVendredi 29 Août 2014 à 13:4410GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:44
@ Castor : ça, personne aurait eu intérêt à y mettre le doigt !
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