-
GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 155
Un os dans le cassoulet
Il y a trois ou quatre ans, Barbara, l’aînée de mes petites-filles, avait recueilli un pigeon tombé du nid. Elle s’en était occupée jusqu’à ce qu’il vole de ses propres ailes, puis l’avait remis en liberté. Pioupiou — c’était son nom — s’était bien réacclimaté, sauf pour la nourriture. Tous les jours, il venait lui réclamer à manger et, une fois repu, retournait dans le clocher avec ses congénères.
— Faudrait qu’il apprenne à se débrouiller tout seul, dit un jour Barbara, qui est pleine de bon sens.
Et elle cessa de l’alimenter.
Mais Pioupiou ne l’entendait pas de cette oreille. Il se mit à la harceler de manière pressante, voire agressive. Dès qu’elle sortait de chez elle, il arrivait en vol plané et se perchait sur sa tête pour la rappeler à l’ordre. Si bien qu’un jour d’été, pendant que nous déjeunions à la terrasse du Roc café, il lui fonça dessus, façon Hitchcock. Manque de bol, nous étions sous un parasol. Pioupiou s’y posa, perdit l’équilibre et, dans un grand battement d’ailes, atterrit au milieu du cassoulet de la table voisine.
Je vous laisse imaginer les cris des malheureux clients couverts de sauce, notre honte — et notre fou-rire !
Après cette aventure, nous n’avons plus osé remettre les pieds au Roc café... oh ! pendant au moins trois jours !
-
Commentaires
1TororoSamedi 2 Juin 2012 à 07:55Répondre
Les oiseaux sont merveilleux.
En allant bosser en scoot tous les matins, ma soeur était suivie par une buse qui volait au-dessus de son casque. A la grande hilarité de ses collègues, à l'arrivée. il était noir, ce casque, en plus, il ne ressemblait pas à un oeuf.
Il me semble que les aventures de Piou Piou ont aussi été narré par Mélaka sur son blog non ?
A Castor, votre soeur devait passer à proximité du nid et la buse faisait tout ce cinéma pour s'assurer qu'elle ne risquerait pas d'aller embêter ses oeufs ou ses petits.
Nous, nous avions élevé un merle. Il a grandi entre les deux bafles de la chaine sur une étagère.
Au début c'était charmant, il se posait sur notre épaule et nous suivait partout dans la maison et dans la campagne.
Puis en grandissant il a commencé à nous chercher des noises. Forcément, il nous prenait pour des merles et il devait défendre son territoire.
C'était devenu Hitchcockien. Tout en bas de la campagne ça allait encore mais plus on se rapprochait de la maison plus il nous fonçait dessus en visant les yeux, le stress maximum ! Un jour je l'ai vu arriver sur moi, j'ai levé par réflexe mon rateau pour me protéger et je l'ai estourbi.
Je l'ai ramené à la maison toute désolée. Et là il a disparu. Je ne crois pas qu'il ait été bouffé par les chats de la maison, ils n'ont jamais cherché à y toucher. Je pense que j'avais gagné mon territoire et qu'il est allé faire sa vie plus loin. Mais il nous a manqué, le salaud !6OdomarVendredi 29 Août 2014 à 13:46
Nous, en ville, nous les voyons tels qu'ils sont : une abominable nuisance, qui ne méritent qu'une chose, l'EXTERMINATION !7GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:46
fait "ting!"
@ Castor : Ta sœur à bien de la chance : c'était mon rêve d'enfant d'être suivie par les oiseaux, comme la sainte vierge sur les images pieuses. Bon, depuis, j'ai changé : je ne confonds plus les pigeons et les corbeaux avec les blanches colombes, et je suis devenue anticléricale. Ainsi va la vie...
@ Zoé : Exact ! Mélanie avait raconté cette histoire en détails, à l'époque où elle s'est produite.
@ Odomar : ici aussi, il y a plein de gens qui prônent l'extermination. Perso, je serais plutôt pour l'extermination des chasseurs, des tueurs de pigeons… et des bagnoles, tient, tant qu'à faire, qui polluent un millier de fois plus que nos chieurs ailés. Mais bon, paraît que des fois, chuis un peu extrémiste.8GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:469GuduleVendredi 29 Août 2014 à 13:46
Ajouter un commentaire