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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 146
Cheval de mine
Tante Ida, qui était fille de mineur, avait un proverbe bien à elle, qu’elle nous servait à tout propos :Un cheval de mine ne se cogne jamais deux fois de suite sur le même obstacle. Sous-entendu : « Il est nettement plus fûté que toi qui réitère sans cesse les mêmes erreurs ». L’histoire qui va suivre lui donne raison.
Après ma mésaventure avec Frédéric, dans les rues de Beyrouth (voir la chronique 131, intitulée « Talons aiguilles »), j’avais la phobie de faire tomber mes bébés. Ce qui se traduisait par une prudence extrême lorsque je me déplaçais avec eux dans les bras. La perspective de trébucher, de glisser ou de manquer une marche me donnait des sueurs froides...
Ce n’était hélas pas suffisant.
Mélanie n’avait pas deux mois quand, l’ayant emmenée au supermarché, nous la ramenons, Alex et moi, vers la voiture. Nous traversons donc le parking, chargés de sacs de provisions, et tenant chacun une anse de son couffin. Il n’y a là aucun danger, me direz-vous. Mais c’est compter sans les malices du destin. Pour une raison que je ne m’explique pas, cette anse m’échappe. Le couffin verse, et son occupante roule sur le bitume. Réveil brutal, pleurs, grincements de dents. Culpabilité, culpabilité, culpabilité.
Je crois que c’est ce jour-là que j’ai réalisé cette terrible vérité : je n’étais pas un cheval de mine et ne le serais sans doute jamais.
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Commentaires
1TororoMercredi 16 Mai 2012 à 07:44Répondre
Sérieux, quand j'étais (plus) jeune, j'ai vu des parents gaffeurs en faire des sévères : bébé échaudé dans un bain trop chaud, cogné au plafond par un papa projeteur un peu trop enthousiaste, etc. Pas de bobo, les gamins c'est solide, heureusement.4guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:465guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:466guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:46
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