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GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 142
Sœur Sourire et le diable
Dans les années soixante sévissait, chez les sœurs, une coutume que nous, élèves, aimions beaucoup : la retraite. Durant trois jours, les cours étaient remplacés par des prêches, des méditations et des chants religieux. Afin de nous « couper » de notre quotidien, ces moments d’intense spiritualité se déroulaient dans un couvent, à la campagne — car chacun sait que la nature élève l’âme vers le Seigneur.
L’année de mes seize ans, nous échouâmes chez les dominicaines de Waterloo.
La religieuse chargée de notre groupe était jeune, sympathique, avec de grosses lunettes et un petit côté « cheftaine ». Elle jouait de la guitare et, pendant les pauses ou les veillées, poussait la chansonnette. Comme ses rengaines étaient faciles à retenir, nous reprenions le refrain en chœur.
En rentrant à Bruxelles, toute la classe fredonnait « Dominique, nique, niques » dans le car. Deux ans plus tard, c’était un tube mondial.
Lors de mon séjour au Liban, j’eus la surprise de voir mes copains hurler de rire en l’écoutant. C’est à cette occasion que j’appris le sens du mot « niquer », issu de l’arabe et encore inconnu en Europe. La brave sœur Sourire avait, à son insu, composé une chanson triviale, digne de « Bali balo » ou de « La grosse bite à Dudule », et l’avait fait chanter à des milliers de fillettes avant qu’elle se propage sournoisement sur les ondes.
Qui oserait prétendre, après ça, que le diable n’existe pas ?
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Commentaires
1Benoît BarvinJeudi 10 Mai 2012 à 08:25Répondre
Chère Soeur, Zoé ne mérite pas ce balai de "oui mais" piteux. Vous nous l'avez montrée... heu... Enfin, Zoé, quoi! On veut maintenant tout savoir à son propos.
Quant aux œuvres de jeunesse… ma foi, tout le monde peut souhaiter un jour revendiquer le droit à l'oubli… (même si ça brise le cœur des fans!)
Je n'extrairai donc donc aucune citation de la rubrique "Les déconnades de G…" dont Pendant ce temps à Landerneau put s'enorgueillir jusqu'à sa fin… Non, non, promis, pas même le consensuel:
"Quoi t'il dit, le mec emmerdé par le fisc à la suite des erreurs de son comptable Emile Héhu?
- Le compte d'Emile Héhu nuit."
Je me permettrai seulement un discret hommage en forme de coup de Panama:
"Quoi t'il dit, Monsieur Casterman quand il annonce au rédac' chef de Pendant ce temps à Landerneau qu'il le tient pour responsable des frasques de Gudule?
- Yvan, d'elle porte le chapeau."
Une amie en lisant cette solitude m'a raconté l'histoire de ce missionnaire qui prêchait en Afrique dans la langue du bled (une langue à clics). Un de ses sermons en particulier déchaînait la joie et la ferveur, au point que, ravi mais étonné quand même, il finit par en demander la raison à un natif : en fait, ses intonations n'étaient pas justes, et il faisait tout simplement l'apologie de la sodomie.7eole lVendredi 29 Août 2014 à 13:46
- et en plus, les moments de solitude continuent -8eole lVendredi 29 Août 2014 à 13:46
- c'est implacable, c'est ça les tubes -9guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4610guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4611guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4612guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4613guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4614guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4615eole lVendredi 29 Août 2014 à 13:4616guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:4617guduleVendredi 29 Août 2014 à 13:46
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