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grands moments de solitude 141 (tome 2)
« Je n’aime pas dire du mal des gens, mais elle est gentille »
(Le père Noël est une ordure)
C’est la réplique les plus marrante du film ; la plus féroce, aussi, car elle stigmatise l’une des nombreuses absurdités de notre époque. Après des siècles de reconnaissance, la gentillesse n’est plus une qualité. Ce serait même plutôt un défaut. Dire de quelqu’un qu’il est gentil, c’est faire preuve envers lui d’une condescendance quasiment insultante. C’est le traiter en simple d’esprit — voire même en infirme. Un gentil est forcément largué dans un système où la compétition est érigée en dogme. Il n’a pas compris la règle du jeu. Son comportement le marginalise et fait de lui une sorte d’inadapté chronique ou d’imbécile heureux. En un mot comme en cent : le gentil est un con.
Eh bien, moi, je dis NON ! Je m’élève de toutes mes forces contre ce nouveau poncif. Qu’elle soit dans l’air du temps ou pas, la gentillesse est et restera toujours ce que l’humain a de meilleur. Et j’irai même plus loin : s’il est un contre-pouvoir en ce monde de corruption et d’égoïsme, ce sont bien les gentils. Ceux qui opposent à l’abjection ambiante cette qualité si rare et si précieuse : l’empathie. Ceux qui ont muselé leurs démons intérieurs pour les empêcher de nuire. Ceux qui se préoccupent du bien-être d’autrui avant de ramasser le pactole « tout pour ma pomme ». C’est eux les vrais rebelles, les révolutionnaires ; l’élite de demain, les mutants futuristes. Et le premier qui ose les critiquer, les mépriser ou se foutre d’eux, promis, je le dégomme.
Parce que moi, voyez-vous, je ne suis pas gentille, et croyez que je le regrette. J’aimerais tellement changer cette société de merde !
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Commentaires
Hé, hé, chez ma famille des Landes, on dit de quelqu'un d'un peu con-con qu'il est bien "braveu"... (avé l'acent !).
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Il paraît que gentil n'a qu'un œil, mais je n'ai jamais su ce que ça voulait dire. Que Le Pen et Moshe Dayan sont gentils ?!