• grands moments de solitude 14 (tome 2)

                                              La demande en mariage (suite)

        

           Mais l’histoire ne s’arrêta pas là, c’eût été trop simple. Aux yeux de son héros, il lui manquait une « chute » à la hauteur du préjudice subi. Si bien que vers minuit…

             A force de pleurer, je m’étais endormie, quand une voix de stentor m’éveilla en sursaut :

             — Ils vont le regretter, ces salopards ! éructait Louis en tournant dans la chambre comme un lion en cage. Jusqu’à la fin de leurs jours, ils auront ma mort sur la conscience !    

             Encore tout engourdie de sommeil, je bredouillai :

             — Qu… que vas-tu faire ?

             ­ — Leur mettre le nez dans leur caca une bonne fois pour      toutes.  

             Ni une ni deux, il se rua vers la pharmacie et en extirpa une bouteille dont il s’envoya une grosse lampée avant de préciser :

             — C’est un poison violent qui vous emporte en moins de deux. Mon agonie ne sera pas longue, rassure-toi. Mais dis bien à ton père que c’est lui le responsable, et que je l’ai maudit en expirant.

             Horrifiée, je sautai du lit pour lui arracher la bouteille, puis j’appelai les pompiers.

             — Allo ! Venez vite, mon ami vient de se suicider.

             ­— De quelle manière ?

             — Avec du poison.

             ­ — Quoi, comme poison  ?

             Je regardai l’étiquette.

             — Euh… de l’huile de ricin.

            

             Quand je raccrochai (sous les invectives de la standardiste qui croyait à une mauvaise blague), Louis était aux toilettes. Il y passa la nuit et une bonne partie du lendemain. J’en profitai pour l’abreuver de reproches sans risquer de prendre une baffe.

             Comme quoi, les laxatifs, des fois, c’est bien utile.

     

    http://nsm08.casimages.com/img/2014/06/25//14062511244616601912345337.jpg

            

            

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 25 Juin 2014 à 23:42
    Annie GH
    se suicider à l'huile de ricin, franchement, l'idée était pas bonne… Il était un peu barjot, ton relieur suborneur de fillette…
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    2
    Jeudi 26 Juin 2014 à 07:50
    Gudule
    Bof, c'était du cinéma ! Mais j'étais trop jeune pour m'en rendre compte
    3
    Jeudi 26 Juin 2014 à 19:54
    MGudule
    Merci, Badou, c'est un beau compliment !
    4
    Vendredi 18 Juillet 2014 à 23:34
    Castor tillon
    Un seul remède pour un cas de ce genre : lui passer sournoisement un flacon d'ipéca PENDANT qu'il est aux toilettes, pour un débouchage plus vigoureux. Après tous ces événements, il ne pensera plus jamais à se suicider.
    5
    Samedi 19 Juillet 2014 à 07:57
    Gudule
    sadique !
    6
    Lundi 21 Juillet 2014 à 17:16
    Pata
    Comme quoi hein, ça fait vraiment chier les conflits familiaux...
    7
    Lundi 21 Juillet 2014 à 23:35
    8
    badou Debord
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:24
    badou Debord
    Gudule ,tu m'éclates avec tes moments de solitude!!!!! je te fais des gros bisous pour ces bons moents
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