• GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 135

    Le visage grimaçant du malheur

      Quel âge avions-nous, Alex et moi, à cette époque ? Une petite trentaine ? Même pas. Et toute la fougue de la jeunesse...

             Un dimanche d’été, nous emmenons nos gamins pique-niquer en forêt, aux environs de Paris. Un petit étang dans les bois, une mousse douillette, des buissons discrets... Après le repas, tandis que Frédéric et Olivier (âgés respectivement de huit et cinq ans) barbotent au bord de l’eau, nous nous offrons un moment de détente qui tourne bientôt à la sieste crapuleuse. De là où nous sommes, personne ne nous voit, surtout pas nos enfants. Nous, en revanche, pouvons les surveiller du coin de l’œil, à travers le feuillage — pour autant que nos ébats nous en laissent le loisir.

             Tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes quand, subitement, une voix nous arrache à l’extase toute proche :

             — Papa ! Maman ! Olivier se noie !

             Alex se rebraguette en deux temps trois mouvements, je me reculotte à la vitesse de l’éclair et nous jaillissons de notre nid d’amour pour  récupérer Olivier en larmes, boueux jusqu’aux oreilles et grelottant malgré la chaleur estivale. En chahutant avec son frère, il avait glissé sur le limon de la berge...

             Je l’ai emballé dans le plaid de la voiture et on est rentrés chez nous, dégoûtés. Le nuit suivante, Alex et moi n’avons pas fermé l’œil. De peur rétrospective. De remords, n’ayons pas peur des mots. Par la faute de nos sens débridés, nous avions frôlé la catastrophe et entrevu le visage grimaçant du malheur (même si l’eau, à cet endroit, ne dépassait pas cinquante centimètres, NDLA).

             Sans blague, c’est des coups à vous rendre frigide et impuissant, ça, pour peu qu’on soit un tantinet sensibles !


    « GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 134GRANDS MOMENTS DE SOLITUDE 136 »

  • Commentaires

    1
    Mardi 1er Mai 2012 à 08:13
    Benoît Barvin
    Ahaha... Un "tantinet sensible"... Belle litote! Mais ma Chère Soeur, c'est surtout ce stupre et cette fornication qui sont une honte à la face de Dieu et... Houlà! Je sais pas ce que j'ai, moi, mais depuis l'apparition d'une certaine blonde teutonne ou apparentée, j'ai la cervelle qui surchauffe... Faudra que je me surveille...
    2
    Mercredi 2 Mai 2012 à 01:30
    Castor tillon
    Pas de panique, pour la prochaine solitude, nous orienterons les coms vers Jules Romains et Charles Dickens, tu pourras mettre tous les "s" que tu voudras.
    Pourquoi faut-il toujours que les enfants choisissent de se noyer dans ces moments-là ? Je parie que ce sont les mêmes qui ont oublié leurs clefs et tambourinent à la porte d'entrée quand tu es dans ton bain.
    Pardon, Olivier, mais ah ! coule pas, j'ai bien rigolé.
    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    3
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    gudule
    Oh, mon frère, surtout n'abordez pas cette teutonne de front ! Et, tel Ulysse affrontant ses mentales abysses, ne vous laissez pas déstabiliser par les sirène nationalistes et éructives qui hurlent leur haine dans les ténèbres !
    4
    Odomar
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    Odomar
    Cette expression "sieste crapuleuse" (où tu as oublié un r) m'a toujours fait rire. Mais que signifie-t-elle au fond ? La méfiance traditionnelle envers le sexe, assimilé à un délit particulièrement dégoûtant...
    Avec l'autoculpabilisation, c'est complet !
    5
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    gudule
    Je cours de ce pas rajouter le "r" manquant. Ceci dit, j'ai toujours beaucoup aimé ce mot de "sieste crapuleuse" pour son côté gouailleur, voire un peu provo. Mais bien sûr, dans le contexte, on peu y voir de la culpabilité... Sans pour autant sombrer dans le Lars Von Triers, rassure-toi ! (l'ai-je bien orthographié ?)
    6
    Odomar
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    Odomar
    Non, y'a pas de 's' à Trier... lol, bizzz....
    7
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    gudule
    Crotte, je l'avais pas mis et au dernier moment, j'ai eu un doute. Alors que si je n'avais pas réfléchi, je l'aurais pas mis. En fait, la peur du gendarme, c'est pas le commencement de la sagesse, comme le prétend le proverbe, c'est le début de la connerie.
    8
    gudule
    Vendredi 29 Août 2014 à 13:47
    gudule
    Je suis foutue d'écrire Romainx et Dickenx par simple peur de me tromper. On ne se refait pas; Ou Sarkozi avec un "i" et Longuette avec deux "t" et un "e" tu sais, les deux types qui baissent leur culotte devant la Marine (avec un "e") !
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :