• grands moments de solitude 119 (tome 2)

                                                                       Le chapelet

     

             C’était une manie, chez mes parents. Pire, même : un tic. Dès qu’ils avaient un moment libre, ils récitaient le chapelet. A deux voix, s’il vous plaît ; trois quand ils parvenaient à m’entraîner dans la combine. Promenades à pied ou en voiture, piqueniques, soirées au coin du feu, instants de détente et de loisir, étaient systématiquement court-circuités par ces Je vous salue Marie et ces Notre père marmonnés d’un ton monocorde, tels les mantras d’un moulin à prières.

             «  Dire que, pendant ce temps-là, nous pourrions discuter, partager nos points de vue, confronter nos idées »,  regrettais-je souvent. Hélas, mes sollicitations ne faisaient pas le poids face à l’emprise extrême du pieux baragouin.

             Et ça, c’était compter sans les petits pois et les mangetout ! Lorsqu’assises côte à côte, nous épluchions les légumes du repas, nous eussions pu communiquer, maman et moi. Échanger des confidences, évoquer des souvenirs communs, voire même jouer aux devinettes, à Jacques a dit, ou au portrait. Mais que dalle ! À chaque cosse évidée, à chaque haricot équeuté, elle murmurait : «  Ayez pitié de nous, Seigneur », et si je restais muette, un coup de coude bien placé me ramenait illico à de meilleurs sentiments. Ainsi, les litanies religieuses eurent-elle raison de notre hypothétique complicité , renforçant encore, si besoin était, l’incompréhension générationnelle qui nous séparait.

             Parlez-moi, après ça, des bienfaits de la prière !

     

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  • Commentaires

    1
    Mercredi 8 Octobre 2014 à 20:26

    Qu'on confonde les petits pois avec son chapelet, je comprends. Pour les haricots verts, c'est impardonnable.

    Je ne suis pas catholique, mais il me semble que les fidèles n'ont pas besoin d'implorer la pitié (la pitié ?! quelle horreur, merde !) de Dieu, puisqu'il n'est qu'amour.

    2
    Mercredi 8 Octobre 2014 à 20:50

    c'est bien mon avis, castor, mais faut vraiment être naïf pour croire que dieu est amour !

    3
    Mercredi 8 Octobre 2014 à 22:32

    pour faire subir aux humains les horreurs des guerres, des massacres, des famines, des génocides, il faut vraiment qu ce "dieu d'amour" les déteste, comme sa représentante sur terre, christine boutin qui n'est que haine et vomissure !

    4
    Mercredi 8 Octobre 2014 à 22:41

    Moi, je crois que ce dieu n'y est pour rien, je ne vois pas ce qu'il vient faire là-dedans. Les hommes n'ont pas besoin d'un dieu pour massacrer leur prochain. Seulement d'un prétexte.

    5
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 08:28

    sagesse de rongeur...

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    6
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 21:36
    Tororo

    C'est une supériorité des rongeurs sur les primates: les seconds ont besoin de prétextes pour tout, en revanche quel rongeur a jamais eu besoin d'un prétexte pour ronger? Nul doute que ça les aide à voir la vanité du concept de prétexte.

    7
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 22:07

    Tororo, ton commentaire me laisse rongeur...

    8
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 22:14

    CRIE "STAL !" QUI RONGE

    9
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 22:51
    Tororo

    Tillon serait stalinien? Je n'en crois rien.

    10
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 23:09

    Hoûûû, la Gudule qui laisse planer des insinuaisons, là... Heureusement que Tororo ne s'en laisse pas conter.

    11
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 23:10

    Tillon était résistant, mâme Gudule, ouiouioui !

    Tiens, en passant, j'ai vu une amanite tomber dans la fosse au ronge.

    12
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 23:41

    meu c'étaient des conneries, hein ! pour un jeu de mot, je mettrais ma tête sur le billot, tu le sais bien !

    13
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 23:47

    tu parlais de l'oronge d'une nuit d'été, bien sûr !

    14
    Jeudi 9 Octobre 2014 à 23:57

    Je le sais, ma Gudule, que pour un jeu de mots, tu mettrais la bête sur le Tillon. Nous nous damnerons tous les deux, et brûlerons dans le feu du calembour.

    15
    Vendredi 10 Octobre 2014 à 02:05

    Fidèle Castror n'ètait pas chez Staline, mais chez Guevara.

    Fidel Castor

    (montage de Ryko)

    16
    Vendredi 10 Octobre 2014 à 08:31

    ah ah ah ah ah !

    17
    Vendredi 6 Février 2015 à 18:26

    Ben, c'est pas logique, pour des gens qui croient en Dieu et au Paradis, ils ne laissaient pas beaucoup passer les anges !

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